Harvard : Pékin fustige une "politisation" de l’enseignement après la suspension de l’accueil d’étudiants étrangers

L'université d'Harvard

La Chine a vivement réagi, ce vendredi 23 mai, à la décision des autorités américaines de retirer à l’université de Harvard son autorisation d’accueillir des étudiants étrangers, dénonçant une nouvelle "politisation" des échanges éducatifs. Cette mesure, dont les raisons exactes n’ont pas encore été officiellement détaillées par Washington, affecte directement des milliers d’étudiants internationaux, dont un nombre important en provenance de Chine.

Mao Ning

« La Chine s’est toujours opposée à la politisation de la coopération éducative », a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point presse régulier à Pékin. « Cette décision ne fera que ternir davantage l’image et la réputation internationale des États-Unis », a-t-elle ajouté, soulignant l’impact négatif que pourrait avoir cette mesure sur les relations bilatérales et sur la crédibilité du système universitaire américain.

L’université de Harvard, considérée comme l’un des établissements les plus prestigieux au monde, accueille chaque année plus de 6 000 étudiants internationaux. Selon l’Institut international de l’éducation (IIE), la Chine représentait en 2023 la première nationalité étudiante étrangère aux États-Unis, avec près de 290 000 étudiants inscrits dans les universités américaines.

Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et Pékin, notamment en matière de technologie, de sécurité et désormais d’éducation. Elle intervient également alors que les États-Unis renforcent leur politique de contrôle sur les campus, invoquant des préoccupations de sécurité nationale face à d’éventuelles tentatives d’influence ou d’espionnage.

Pour Pékin, cette mesure est perçue comme un signal supplémentaire de défiance envers la Chine et un obstacle à la circulation des savoirs dans un monde académique de plus en plus interconnecté.