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Procès de P. Diddy : l’ancien assistant George Kaplan témoigne sous immunité et dévoile les coulisses d’un empire opaque


George Kaplan
George Kaplan

P. Diddy
P. Diddy

Le procès de Sean Combs, alias P. Diddy, actuellement poursuivi pour des faits présumés de trafic sexuel et de racket, a connu un tournant mercredi 21 mai au tribunal fédéral de New York. L’ancien assistant du rappeur, George Kaplan, a livré un témoignage sous haute tension, accordé uniquement après l’obtention d’une immunité judiciaire, condition sine qua non à sa collaboration avec la justice.




Kaplan, convoqué à la barre, a dans un premier temps invoqué le Cinquième amendement de la Constitution américaine, qui protège tout citoyen contre l’auto-incrimination. Redoutant d’être lui-même exposé à des poursuites, il a exigé une immunité, qui lui a été accordée peu avant sa déposition.


Deux années sous pression : entre missions ubuesques et menaces constantes


Durant son témoignage, George Kaplan a retracé ses deux années passées au service de Combs, entre 2013 et 2015, évoquant un quotidien rythmé par des semaines de 80 à 100 heures de travail, des menaces récurrentes et une exigence de loyauté absolue. Il a notamment raconté une scène révélatrice : furieux d’avoir reçu deux demi-gallons d’eau au lieu d’un gallon entier, P. Diddy aurait explosé de colère dès la première semaine de Kaplan. « Il m’a dit que ce n’était pas ce qu’il avait demandé. Il était furieux, tout près de moi », a-t-il relaté.


Selon l’ancien assistant, les menaces d’être licencié étaient « mensuelles », instaurant un climat de tension permanent.


Fausse identité et références au Notorious B.I.G

P. Diddy & George Kaplan
P. Diddy & George Kaplan

Parmi ses missions, Kaplan était chargé de l’organisation logistique des séjours de son employeur dans plusieurs grandes villes américaines. Il réservait notamment les chambres d’hôtel sous le pseudonyme de "Frank Black", une référence évidente au rappeur Notorious B.I.G., protégé de Diddy, assassiné en 1997. Ce nom d’emprunt faisait écho au surnom de B.I.G., "Frank White", inspiré du film King of New York.




Combs séjournait régulièrement dans des établissements haut de gamme tels que le Bel-Air Hotel, le Trump International ou encore l’InterContinental, lieu où l’une de ses anciennes compagnes, la chanteuse Cassie, aurait été violentée.


Nettoyer les traces, préserver l’image


Kaplan a également confié qu’il était chargé de « faire disparaître toute trace » après les séjours de Diddy : bouteilles vides, objets personnels et parfois substances suspectes. Il évoque notamment la découverte d’une "poudre cristallisée brune", qu’il aurait éliminée sans chercher à en déterminer la nature. « C’était ma manière de protéger son image publique », a-t-il expliqué au jury.


Kristina Korram
Kristina Korram



Souvent, les ordres étaient transmis non pas directement par P. Diddy, mais par Kristina Korram, son ancienne cheffe du personnel. Kaplan a rapidement compris que les séjours dans ces hôtels impliquaient la présence d’invitées féminines, qu’il n'était pas censé questionner.







Un procès aux multiples témoins, une stratégie de défense en tension


Le témoignage de George Kaplan doit se poursuivre ce jeudi, en amont de celui très attendu du rappeur Kid Cudi, qui affirme que Sean Combs aurait fait exploser sa voiture.


Les procureurs cherchent à démontrer que l’artiste orchestrerait depuis des années un réseau structuré de trafic sexuel, utilisant ses employés et les ressources de son label Bad Boy Records pour financer des soirées, de la drogue et des services d’escorts.


La défense, de son côté, ne nie pas les comportements violents de leur client – notamment envers Cassie, pour lesquels les preuves s’accumulent – mais insiste sur le caractère prétendument consenti des pratiques sexuelles évoquées. En cas de condamnation, Sean Combs risque la prison à perpétuité.

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