"Tourner avec Johnny Depp ? C’est compliqué" : Maïwenn brise le silence sur les coulisses agitées de Jeanne du Barry
- Bleichner Lucie 🔸 Rédactrice 🔸
- il y a 1 jour
- 3 min de lecture
Événement télévisuel ce dimanche soir : Jeanne du Barry, le film historique signé Maïwenn, sera diffusé pour la première fois en clair sur France 2, près de deux ans jour pour jour après sa sortie en salles, le 16 mai 2023. Ce drame d'époque, qui avait fait couler beaucoup d’encre lors de son ouverture au Festival de Cannes, revient sous les projecteurs, et avec lui, les confidences parfois acérées de sa réalisatrice.
Car derrière les fastes de Versailles et les costumes d’époque se cachait un tournage bien plus tumultueux. Dès les premières rumeurs, les relations tendues entre Maïwenn et Johnny Depp – qui incarnait Louis XV dans ce long-métrage – avaient alimenté les chroniques. Pour Depp, Jeanne du Barry marquait un retour hautement scruté, un an après le procès ultra-médiatisé contre Amber Heard. Mais sur le plateau, l’ambiance n’avait rien d’un conte de fées.
"Je vais être honnête, c'est difficile de tourner avec Johnny", avait confié Maïwenn à Allociné, sans détour. "Toute l’équipe avait peur de lui. Il a un humour particulier, et on ne savait jamais s’il serait à l’heure ou s’il connaîtrait son texte. Même présent, il imposait une forme de tension sur le plateau."
Dans une autre interview accordée à Première, la cinéaste est revenue sur un choc culturel franco-américain. Aux États-Unis, les stars sont reines ; en France, le réalisateur reste maître à bord. Un malentendu symbolisé par un épisode précis :
"On m’avait dit de ne jamais frapper à sa loge. Un jour, je l’ai fait quand même. Il m’a sèchement demandé ce que je ressentirais s’il faisait de même avec moi. Je lui ai répondu : ‘Eh bien… tout le monde le fait ici !’"
Malgré ces frictions, Maïwenn reconnaît que Depp a fait des efforts pour s’adapter aux usages du cinéma français :
"Il jouait le jeu, même si ça lui coûtait. Aux États-Unis, ce sont souvent les acteurs qui indiquent comment ils vont jouer la scène. En France, c’est le metteur en scène qui décide. Je tournais sa proposition, mais aussi la mienne, pour garder le choix au montage. Et là-dessus, il a été pro."
Mais au-delà des tensions, le film a également porté sa part de polémiques. La venue de Maïwenn à Cannes avait été entachée par une affaire judiciaire : la réalisatrice venait d’être condamnée à 400 euros d’amende pour avoir agressé Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart. Un contexte explosif pour un film lui-même scruté à la loupe.
Un casting royal, un accueil mitigé
À l’affiche : Benjamin Lavernhe, Pierre Richard, Melvil Poupaud, Pascal Greggory, India Hair, Suzanne de Baecque, Noémie Lvovsky, Erika Sainte et Raphaël Quenard. Jeanne du Barry retrace l’ascension d’une femme du peuple, devenue favorite du roi Louis XV, dans un Versailles aux mœurs tranchées.
En salles, le film avait connu un accueil en demi-teinte : 764 480 spectateurs en France, un peu plus de 1,8 million à l’international, pour un total de 14 millions de dollars de recettes... contre un budget estimé à 22,4 millions d’euros. Diffusé sur Netflix à partir d’août, le film a discrètement quitté le catalogue huit mois plus tard, sans y avoir rencontré un franc succès.
Alors que France 2 s’apprête à redonner une visibilité nationale à Jeanne du Barry, reste à voir si ce nouveau passage devant le public changera la donne. Une chose est sûre : en coulisses comme à l’écran, cette fresque royale n’aura laissé personne indifférent.
