Procès de "P. Diddy" : des témoignages accablants dévoilent un système organisé de soirées à caractère sexuel
- Ambra Crescenzo🔸 Rédactrice 🔸
- il y a 8 minutes
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Le 5 mai dernier, Sean Combs, plus connu sous le nom de P. Diddy, a comparu devant le tribunal fédéral de New York. Âgé de 55 ans, le célèbre producteur fait face à de lourdes accusations : trafic sexuel, proxénétisme, détention de stupéfiants, et organisation de soirées à caractère sexuel impliquant violence et coercition. Le parquet évoque un “système structuré de prédation”, mis en place au fil des années.
Au cœur de l’affaire figure le témoignage de Cassandra Ventura, dite Cassie, ex-compagne de P. Diddy et chanteuse. C’est elle qui, en novembre 2023, a déclenché l’affaire en déposant plainte, évoquant une décennie d’abus. Son récit, aujourd’hui étayé par des preuves matérielles (photos, vidéos, témoignages), constitue l’un des éléments centraux du dossier.

Un témoignage poignant
Enceinte de huit mois, Cassie a livré à la barre un témoignage bouleversant. Elle y décrit les freak-offs, des soirées sexuelles au cours desquelles elle affirme avoir été contrainte de participer à des actes non consentis, sous l’influence de drogues souvent administrées à son insu. Elle parle d’un climat de contrôle et de peur : violences physiques, chantage à la vidéo, menaces... Autant d’éléments qui, selon elle, l’empêchaient de fuir cette emprise.
Lors de l’audience du 19 mai, plusieurs photos d’hommes identifiés comme ayant pris part à ces soirées ont été présentées. Cassie a reconnu certains visages, sans toutefois pouvoir nommer chacun d’eux, expliquant que de nombreux souvenirs restaient flous en raison du traumatisme.
Des noms commencent à émerger
Selon des informations récentes relayées par TMZ, plusieurs escorts masculins auraient été identifiés comme participants réguliers aux freak-offs. Parmi eux, un certain Jules, filmé en 2016 dans une suite de l’hôtel InterContinental à Los Angeles, où une vidéo montre une agression présumée de P. Diddy sur Cassie — séquence devenue virale en mars 2024.
Autre nom mentionné dans les documents judiciaires : Jonathan Oddi, présenté comme un habitué de ces soirées et décrit par certains médias comme un "participant sexuel régulier" du couple. Il aurait été impliqué dans des relations imposées à l’initiative de Sean Combs.
La liste comprend également d'autres individus identifiés par leurs prénoms : Jake (escort basé à Los Angeles), Craig (résidant à Miami), Brian (recruté à New York) et Skylar (affilié au service de luxe "Cowboys 4 Angels"). Tous auraient été rémunérés — en espèces ou en cryptomonnaies — pour leur participation à ces événements organisés dans diverses résidences ou hôtels à Los Angeles, Miami et Las Vegas.
Une enquête aux ramifications multiples
Les enquêteurs pointent un système organisé, reposant sur des complices, des flux financiers discrets et une culture du silence entretenue par la peur. Bien que Sean Combs nie l’ensemble des faits qui lui sont reprochés, les témoignages et éléments présentés au procès dressent le portrait d’un réseau structuré et méthodique.
Le procès, toujours en cours, s’annonce long et potentiellement historique. Il soulève des questions profondes sur les abus de pouvoir, le consentement, et les mécanismes d’emprise dans l’univers du show-business.