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Corée du Nord : un destroyer chavire lors de son lancement, Kim Jong-Un parle d’« acte criminel »


Une image satellite datée du 18 mai 2025 montre le nouveau navire de guerre nord-coréen amarré dans le port de Chongjin, peu avant son lancement.
Une image satellite datée du 18 mai 2025 montre le nouveau navire de guerre nord-coréen amarré dans le port de Chongjin, peu avant son lancement.

Un incident naval majeur survenu sous les yeux de Kim Jong-Un et de sa fille a provoqué l’indignation du dirigeant nord-coréen, qui évoque une "atteinte à la dignité de l’État".


 Kim Jong-Un
 Kim Jong-Un



En Corée du Nord, le lancement très attendu d’un nouveau destroyer de 5 000 tonnes s’est transformé en fiasco. Lors d’une cérémonie officielle tenue mercredi dans le port de Chongjin, au nord-est du pays, le navire a basculé sur le flanc après un incident technique, sous les yeux de Kim Jong-Un et de sa fille, Ju-ae, pressentie comme sa potentielle héritière.







Selon les services de renseignement sud-coréens, qui se basent sur des images satellite, la rampe de lancement aurait cédé, déséquilibrant le bâtiment et endommageant sévèrement la coque. Le navire apparaît désormais immobilisé, recouvert d’une immense bâche bleue.


Le leader nord-coréen, furieux, a dénoncé un "acte criminel causé par une négligence absolue", fustigeant une atteinte à "l’autorité et au prestige du régime". Il a ordonné des sanctions à l’encontre des responsables du projet et exigé des réparations en urgence avant la prochaine réunion du parti prévue dans les semaines à venir — un délai jugé irréaliste par les spécialistes.


Un revers symbolique pour la stratégie militaire de Pyongyang


Le destroyer
Le destroyer

Le destroyer, décrit comme un fleuron technologique censé porter des missiles balistiques et de croisière à capacité nucléaire, devait incarner la modernisation de la flotte navale nord-coréenne, largement héritée de l’ère soviétique. Kim Jong-Un ambitionne de renforcer ses capacités militaires maritimes face aux manœuvres conjointes des États-Unis et de la Corée du Sud dans la région.




Le revers est d’autant plus significatif que ce projet militaire bénéficie du soutien technique de la Russie. D’après plusieurs sources, le navire endommagé serait un modèle proche du Choe Hyon, récemment dévoilé, fruit d’une coopération stratégique accrue entre Pyongyang et Moscou. Cette collaboration s’est intensifiée depuis l’invasion de l’Ukraine, la Corée du Nord ayant envoyé plusieurs milliers de soldats, des millions d’obus et des missiles balistiques à la Russie.


Une humiliation politique en pleine crise économique


Dans un contexte de crise économique sévère, le régime mise sur les succès militaires pour affirmer sa puissance et galvaniser une population éprouvée. L’accident, survenu en présence d’une large audience, vient ternir cette stratégie de mise en scène du pouvoir, mettant à mal l’image de contrôle et de grandeur que Kim Jong-Un s’efforce de projeter.


Ce naufrage technique, plus qu’un simple accident, révèle les limites d’un appareil militaro-industriel en quête de modernité, mais rattrapé par ses failles structurelles.

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