Mexique : 2,4 milliards de dollars d’amende pour un ex-ministre de la Sécurité et son épouse condamnés pour corruption
- Ambra Crescenzo🔸 Rédactrice 🔸
- il y a 21 heures
- 2 min de lecture
Un tribunal fédéral de Floride a condamné Genaro Garcia Luna, ancien ministre de la Sécurité publique du Mexique, et son épouse Linda Cristina Pereyra, à verser 2,4 milliards de dollars dans le cadre d’une affaire de corruption et de blanchiment d’argent d’ampleur internationale.
Ancien responsable clé de la lutte antidrogue sous la présidence de Felipe Calderón (2006–2012), Garcia Luna avait déjà été condamné en 2023 à près de 39 ans de prison par un tribunal de New York pour avoir protégé le cartel de Sinaloa en échange de millions de dollars de pots-de-vin.
Selon l’Unité de renseignement financier (UIF) du Mexique, cette nouvelle condamnation résulte d’une plainte déposée en septembre 2021 par le gouvernement mexicain. Les autorités accusent le couple d’avoir mis en place un réseau de corruption impliquant une trentaine de contrats publics, à travers un conglomérat d’entreprises familiales ayant permis le détournement de près de 746 millions de dollars de fonds publics. Ces sommes auraient été transférées à l’étranger via des paradis fiscaux, puis investies notamment en Floride.
Dans le détail, l’amende se répartit comme suit :
748 millions de dollars à la charge de Genaro Garcia Luna,
1,7 milliard de dollars pour son épouse Linda Cristina Pereyra.
L’ancien ministre, arrêté en 2019 à Dallas (Texas), résidait aux États-Unis depuis 2012. Il reste également poursuivi au Mexique pour d'autres affaires, dont sa possible implication dans l’opération américaine « Fast and Furious » (visant à tracer des armes au Mexique), ainsi que dans un dossier lié à la privatisation de prisons fédérales.
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a déclaré à ce sujet :
« Il n’y a pas de différence entre ce personnage et Joaquín ‘El Chapo’ Guzmán. »
Ce jugement constitue l’un des verdicts financiers les plus lourds jamais infligés à un ancien responsable mexicain pour corruption, marquant une nouvelle étape dans la lutte contre l’impunité au sein des institutions de l’État.
