France : le pétrolier de la flotte fantôme russe "Boracay" a repris sa route
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- 3 oct.
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Dernière mise à jour : 3 oct.

Un départ précipité vers le canal de Suez
Le pétrolier Boracay (anciennement Pushpa), considéré comme membre de la flotte fantôme russe, a repris sa navigation vers le canal de Suez dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 octobre, selon les plateformes maritimes MarineTraffic et VesselFinder.
Le navire, long de 244 mètres et battant pavillon du Bénin, était stationné au large de Saint‑Nazaire après avoir été intercepté par les autorités françaises. Le matin, il se trouvait dans le golfe de Gascogne, près de La Rochelle.
À l’issue de leur garde à vue, le commandant et son second ont été remis à bord du navire. Le commandant chinois est convoqué à comparaître devant le tribunal de Brest le 23 février 2026 pour “refus d’obtempérer”.

Enquête pour délits maritimes
Le parquet de Brest a ouvert une enquête concernant des délits maritimes : le défaut de justification de la nationalité du navire et le refus d’obtempérer sont au cœur des accusations. Ces infractions sont susceptibles d’entrainer jusqu’à un an de prison et 150 000 euros d’amende.
Deux membres d’équipage, revendiquant être le commandant et son second, avaient été placés en garde à vue. Une opération de bordage menée mercredi après-midi avait été filmée depuis les airs, montrant des militaires sur le pont du navire.

« C’est de la piraterie », a lancé Vladimir Poutine à propos de l’interception du pétrolier russe fantôme « Boracay ». Il a affirmé que le navire avait été saisi dans les eaux internationales sans aucune justification. « Ils cherchaient peut‑être des marchandises militaires, des drones ou autre, mais il n’y a rien de tout cela », a-t-il déclaré. Reprochant à la France d’agir par provocation, il a suggéré que cette opération pourrait viser à détourner l'attention des difficultés intérieures françaises, en instillant la tension à l’extérieur pour mobiliser l’opinion autour du pouvoir.
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Flotte fantôme et sanctions
Le Boracay / Pushpa est inscrit sur les listes de sanctions de l’Union européenne et du Royaume‑Uni, pour son appartenance présumée à la flotte fantôme russe, un réseau de pétroliers opérant dans l’ombre pour contourner les sanctions sur le pétrole russe.
Le navire a connu plusieurs identités et pavillons successifs (Gabon, îles Marshall, Mongolie…)
Macron a salué l’action française : « Il est bon que cette enquête soit menée », a-t-il déclaré lors d’un sommet européen, tout en soulignant que cette interception vise à affaiblir la capacité de la Russie à financer sa guerre en Ukraine.
Le Kremlin, via Dmitri Peskov, a qualifié l’interception de “provocative action” (action provocatrice), déclarant ne pas disposer d’informations précises sur le navire mais dénonçant les actes de certains États comme provocateurs