Israël prépare une vaste opération de destruction des tunnels du Hamas à Gaza
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 14 heures
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Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé que la principale mission de l’armée israélienne (Tsahal) après la phase de retour des otages sera la destruction totale du réseau de tunnels du Hamas dans la bande de Gaza. Cette déclaration marque une nouvelle étape stratégique dans le conflit en cours et laisse entrevoir une opération militaire de grande envergure, potentiellement accompagnée par un mécanisme international sous supervision américaine.

Un objectif clair : éliminer l'infrastructure souterraine du Hamas
Israël Katz a chargé les forces armées israéliennes de se préparer à ce qu’il qualifie de « mission de liquidation de tous les tunnels » dans l’enclave palestinienne. Le réseau souterrain du Hamas, surnommé par certains analystes « le métro de Gaza », constitue l’un des piliers essentiels de la stratégie militaire du mouvement islamiste : il permet le transport discret de combattants, d’armes, de munitions et sert de base pour des attaques surprises contre les forces israéliennes ou la population civile.
Le ministre a précisé que cette opération ne serait pas menée uniquement par Israël. Elle s’appuierait sur un cadre international, dont les contours restent à définir, mais qui serait placé sous la supervision directe des États-Unis. L’objectif serait de garantir la transparence de l’opération, d’assurer une légitimité internationale, et peut-être de fournir un appui technique à l’identification et la neutralisation des tunnels.

Un défi opérationnel et humanitaire majeur
L’annonce de cette campagne de démantèlement soulève des interrogations techniques, humanitaires et diplomatiques. Détruire un réseau aussi vaste et profondément intégré au tissu urbain de Gaza nécessiterait :
Une cartographie précise des infrastructures souterraines,
Des moyens technologiques sophistiqués (géoradars, drones, explosifs de précision),
Et une coordination rigoureuse pour éviter des pertes civiles.
Or, la bande de Gaza demeure l’un des territoires les plus densément peuplés au monde, ce qui complique toute opération militaire de grande ampleur. Une telle entreprise pourrait provoquer des effondrements, des déplacements massifs de civils et une nouvelle vague de pression internationale.

Le rôle des États-Unis et d’un « mécanisme international »
La mention d’un mécanisme international, dirigé ou encadré par les États-Unis, laisse entendre que Washington jouerait un rôle clé dans la prochaine phase du conflit, au-delà de son soutien militaire traditionnel à Israël. Il pourrait s’agir d’un groupe d’experts techniques, d’un dispositif de surveillance ou même d’un corps d’observateurs civils ou militaires chargé de garantir que l’opération respecte le droit international humanitaire.
Cette formule viserait aussi à rassurer les alliés d’Israël et à désamorcer une partie des critiques croissantes venues d’Europe, du monde arabe ou d’organisations internationales.

Réactions attendues et risques d’escalade
Jusqu’à présent, aucune réponse officielle du Hamas n’a été diffusée concernant cette annonce. Mais une campagne visant à éliminer ses infrastructures stratégiques pourrait provoquer :
Une intensification des combats,
Des représailles transfrontalières,
Une déstabilisation accrue de la région.
Plusieurs chancelleries occidentales et arabes devraient réagir dans les prochaines heures. L’ONU et les ONG humanitaires suivent la situation de près, notamment au regard du droit international humanitaire, qui impose des obligations strictes en matière de protection des civils.
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Une nouvelle phase du conflit à l’horizon
Avec cette déclaration, Israël semble poser les bases de la phase suivante de son opération à Gaza, articulée autour de la neutralisation totale du Hamas en tant qu’organisation militaire structurée. Après la crise des otages, le gouvernement israélien entend transformer ses victoires tactiques en gains stratégiques durables.
Mais le succès de cette opération dépendra non seulement de sa puissance militaire, mais aussi de sa capacité à minimiser les pertes civiles, à gérer les pressions internationales et à obtenir le soutien — ou du moins la tolérance — de la communauté mondiale.