L’Union européenne envisage de restreindre les déplacements des diplomates russes.
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 5 jours
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L’Union européenne étudie une nouvelle proposition visant à restreindre les déplacements des diplomates russes au sein de l’espace européen, selon un document consulté par Euronews et ajouté au 19e paquet de sanctions en cours de négociation.
Une obligation de notification préalable
Ce plan, s’il est adopté, imposerait aux membres des missions diplomatiques et consulaires russes — y compris le personnel administratif, technique et leurs familles — de notifier au préalable toute intention de voyager ou transiter dans un autre État membre que leur pays d’affectation.La notification devrait être faite au moins 24 heures avant l’arrivée et préciser les détails du déplacement : moyen de transport, date, point d’entrée et de sortie.
Un diplomate européen a salué la mesure, estimant qu’« il est important d’agir maintenant plutôt que d’attendre un incident ».
Une mesure motivée par la sécurité et la lutte contre la désinformation
Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), à l’origine de la proposition, justifie cette initiative en affirmant que certains diplomates russes sont « souvent impliqués dans des activités soutenant l’agression contre l’Ukraine », telles que la diffusion de propagande ou la manipulation de l’opinion publique.
Le SEAE souligne que ces restrictions respectent la Convention de Vienne de 1961, puisqu’elles ne restreignent pas les déplacements dans le pays d’affectation ni ne limitent les voyages vers la Russie.
Un appui fort de la République tchèque

La proposition bénéficie d’un fort soutien de la République tchèque, qui plaide depuis longtemps pour des restrictions au niveau européen.Face à une multiplication des cyberattaques et campagnes de désinformation, Prague a déjà interdit l’entrée aux diplomates russes sans accréditation officielle.
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavský, a affirmé sur le réseau social X :« Les opérations de sabotage se multiplient et nous ne prendrons pas le risque de voir des agents opérer sous couverture diplomatique. »
Des divergences entre États membres, mais un soutien croissant
Si certains pays étaient initialement réticents, préférant maintenir des canaux de dialogue avec Moscou, les réticences semblent s’estomper. Le SEAE estime aujourd’hui que la proposition a de fortes chances d’être adoptée, bien que l’unanimité des 27 États membres reste nécessaire.
Chaque capitale restera toutefois libre de la manière dont elle applique la mesure. Ainsi, certains États pourraient adopter une approche stricte, tandis que d’autres pourraient rester plus permissifs.
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Une attention particulière à la Slovaquie

Les négociations sur le 19e paquet de sanctions devraient se poursuivre mercredi.Les regards sont tournés vers la Slovaquie, dont le gouvernement ne conteste pas les mesures proposées, mais cherche à obtenir des concessions sur d’autres dossiers, comme lors du précédent paquet de sanctions, où le Premier ministre Robert Fico avait exigé une compensation financière pour la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles russes.