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Traité New START : Poutine ouvre la porte à une prolongation, mais agite la menace d'une nouvelle arme

Traité New START : Poutine ouvre la porte à une prolongation, mais agite la menace d'une nouvelle arme
Vladimir Poutine

Le traité New START (Strategic Arms Reduction Treaty), signé en 2010 entre les États‑Unis et la Russie, limite notamment le nombre d’ogives nucléaires stratégiques déployées à 1 550 pour chaque pays, ainsi que le nombre de lanceurs stratégiques (missiles et bombardiers).

Ce traité est le dernier accord bilatéral de contrôle des armements nucléaires en vigueur entre Moscou et Washington. Il doit arriver à expiration le 5 février 2026.  Toutefois, les inspections sur sites — un élément clé du mécanisme de vérification — sont suspendues depuis 2020, et la Russie a annoncé en 2023 la suspension de sa participation active au traité, tout en affirmant continuer à respecter « de facto » certaines limites.

Dans ce contexte fragile, toute discussion sur la prolongation ou le remplacement de New START revêt une importance stratégique majeure pour la stabilité nucléaire mondiale.



Traité New START : Poutine ouvre la porte à une prolongation, mais agite la menace d'une nouvelle arme
Poutine au Kremlin

Ce que Poutine a dit – et ce que cela pourrait signifier

« Ces quelques mois seront‑ils suffisants… ? »

Les propos rapportés attribuent à Poutine l’idée que quelques mois suffiront pour décider d’une prolongation du traité, à condition qu’il y ait une bonne volonté de la part des États‑Unis. Il ajoute que si Washington juge la prolongation non nécessaire, ce ne serait « pas critique » pour la Russie.

Cette position traduit une volonté russe de laisser la balle dans le camp américain tout en affirmant une forme d’autosuffisance stratégique. En d'autres termes : la Russie ne met pas en condition la prolongation, mais ne la subordonne pas non plus entièrement à la posture américaine.



Poutine et Trump en Alaska
Poutine et Trump en Alaska

Le rôle de la discussion d’Anchorage (Alaska)

Selon les extraits, Poutine affirme que les discussions entre les États‑Unis et la Russie à Anchorage (Alaska) n’ont pas été révélées dans le détail, mais qu’il y existe une compréhension mutuelle — de direction et d’objectifs — concernant un règlement pacifique du conflit. Il déclare que les deux parties restent fondées sur ces discussions et qu’aucun changement de leur côté n’est envisagé.

Ce discours remplit plusieurs fonctions :

  • Maintenir le lien diplomatique : rappeler que malgré les tensions, la Russie ne rompt pas formellement les échanges.

  • Contrôler le récit : en affirmant que les discussions sont secrètes, Poutine limite le risque de fuite d’informations contradictoires ou humiliantes pour la Russie.

  • Donner du temps : évoquer des réflexions avec alliés et collègues avant toute décision permet de ménager une marge de manœuvre.



« Nous annoncerons bientôt une nouvelle arme »

L’annonce d’une future arme est un classique de la rhétorique stratégique russe, qui vise à :

  • Imposer le respect : en entretenant le mystère sur la nature de l’arme (missile hypersonique, arme stratégique nouvelle, vecteur non conventionnel…), Moscou rappelle sa capacité d’innovation et d’intimidation.

  • Faire pression : cette annonce — même si elle ne débouche pas sur une mise en service rapide — peut peser dans les négociations sur les contrôles d’armes.

  • Afficher une posture de force : cela signale aux adversaires et aux alliés que la Russie ne se laisse pas simplement « contenir ».

    Traité New START : Poutine ouvre la porte à une prolongation, mais agite la menace d'une nouvelle arme
    Vladimir Poutine annonce une nouvelle arme

Cette rhétorique annoncer bientôt une arme a déjà été utilisée à plusieurs reprises dans le passé pour accompagner des essais de nouvelles technologies (missiles hypersoniques, systèmes avancés de défense, etc.).

Vladimir Poutine annonce bientôt de nouvelle armes

Les enjeux et les défis de la prolongation à court terme

Quelques mois : suffisants ou pas ?

Oui, techniquement, quelques mois peuvent suffire à prolonger le traité à titre provisoire, les deux parties le souhaitent en échange d’un renouvellement de certaines clauses centrales. En 2021, une clause de prolongation de cinq ans a été mise en œuvre via un échange de notes diplomatiques sans renégociation complète.

Mais en pratique, cela dépend fortement de :

  • La volonté politique américaine, qui peut être contrainte par des priorités internes (politique, budget, opposition au Congrès).

  • Le climat de confiance, aujourd’hui très entamé entre Moscou et Washington.

  • Les questions techniques : modalités de vérification, inspections, adaptation aux nouvelles technologies (armes hypersoniques, systèmes non stratégiques) tout cela doit être négocié et compromis.

Donc, si les deux parties sont disposées, quelques mois pourraient suffire à une prolongation temporaire, mais une version plus robuste d’un nouvel accord nécessitera sans doute plus de temps.


Que cherche la Russie ?

  • Sauvegarder le cadre du contrôle des armements : éviter que New START expire sans rien, conduisant à une escalade incontrôlée.

  • Garder la supériorité diplomatique : en formulant ses offres, Poutine cherche à apparaître comme un acteur raisonnable tout en dégageant une marge de manœuvre.

  • Présenter un acte de bonne volonté : l’offre russe de prolongation est aussi une carte diplomatique, qu’elle utilise pour faire pression sur les États‑Unis à coopérer.


Troisième partie, ambiguïté et risques

  • La Russie affirme continuer à s’appuyer sur les discussions d’Anchorage, ce qui suggère qu’elle souhaite que toute prolongation soit compatible avec les objectifs stratégiques décidés avec Washington.

  • L’annonce d’une nouvelle arme introduit un élément de risque : si les États‑Unis ou leurs alliés répondent par des annonces ou accélèrent leurs programmes, une spirale de défi pourrait s’emballer.

  • Le manque de transparence autour des discussions et des intentions crée un risque de mauvaise interprétation, surtout en temps de tension.


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Ce que cela pourrait entraîner

  1. Prolongation unilatérale de facto. La Russie pourrait continuer à respecter les plafonds du traité au-delà de 2026, même sans accord formel, en espérant que les États‑Unis fassent de même. De fait, dans ses annonces, Poutine utilise ce scénario comme base de négociation.

  2. Nouveau traité élargiSi la prolongation est acceptée, les négociateurs pourraient travailler simultanément à un traité successor qui intègre des armes tactiques, des systèmes hypersoniques, voire tenter d’impliquer des tiers comme la Chine.

  3. Échec, expiration et relance de la course aux armements. En l’absence d’un accord, le traité pourrait s’éteindre, laissant les deux superpuissances sans cadre juridique contraignant pour limiter les armes stratégiques. Ce scénario pourrait conduire à une compétition accrue, ce que de nombreux experts craignent.

  4. Tensions dans la communication diplomatique. L’annonce d’une nouvelle arme peut devenir une contrainte dans les pourparlers, l’autre partie peut exiger des clarifications, des garanties ou lier le désarmement à des restrictions sur le développement d’armes nouvelle génération.


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Les propos attribués à Poutine révèlent une posture mûrement calibrée : proposer une prolongation tout en limitant les contraintes, rappeler que les États‑unis ont une responsabilité dans la décision, et afficher une force technologique avec l’annonce imminente d’une arme.

Oui, quelques mois pourraient suffire à une prolongation provisoire — si les États‑Unis jouent le jeu. Mais obtenir un nouvel accord plus solide exigera davantage de temps, de concessions réciproques et de confiance. Le véritable défi sera de transformer cette période tampon en une opportunité pour restaurer un cadre stable de contrôle des armements.

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