Gabriel Attal affirme ne pas vouloir de la démission d’Emmanuel Macron.
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
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Paris – 7 octobre 2025
Contrairement à Édouard Philippe, qui a appelé ce mardi matin à une élection présidentielle anticipée, Gabriel Attal a exprimé son opposition à toute demande de démission du président de la République Emmanuel Macron.
S’exprimant devant les députés macronistes, le chef du parti Renaissance a déclaré :
« Nous ne mêlerons jamais nos voix à ceux qui appellent matin, midi et soir à la démission du président de la République et à une présidentielle anticipée »,selon des propos rapportés par l’Agence France-Presse.

Attal a également mis en garde contre les conséquences institutionnelles d’un tel scénario :
« Si un président démocratiquement élu et légitime pour aller au bout de son mandat peut être poussé à la démission, c’est tout notre équilibre démocratique qui serait fragilisé. »
Cette position marque une différence de ligne claire avec celle d’Édouard Philippe. L’ancien Premier ministre a en effet demandé, plus tôt dans la journée, la tenue d’élections présidentielles anticipées dès que le budget 2026 aura été voté, ce qui impliquerait un départ prématuré d’Emmanuel Macron.
Des tensions au sein de la majorité présidentielle
Ces déclarations interviennent dans un climat politique particulièrement tendu. Lundi soir, lors du journal télévisé de 20h sur TF1, Gabriel Attal, pourtant allié d’Emmanuel Macron, avait déjà exprimé de vives critiques à l’encontre du chef de l’État :
« Je ne comprends plus les décisions du président de la République », avait-il lancé.« Il y a eu la dissolution, et il y a depuis des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main », avait-il ajouté, dénonçant un « spectacle affligeant » offert par « l’ensemble » de la classe politique.

Alors que la crise politique s’enlise depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe a lancé ce mardi un appel direct à Emmanuel Macron : organiser une élection présidentielle anticipée après le vote du budget 2026. Un geste qu’il considère comme nécessaire pour sortir « de façon ordonnée et digne » d’une impasse politique prolongée qui « nuit au pays » et fragilise l’État.
« On ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant encore 18 mois, c’est beaucoup trop long », a-t-il déclaré sur RTL, dénonçant un « jeu politique affligeant » et un « affaissement de l’État » qui ne serait « plus tenu ».
Un appel à la clarté et à la responsabilité
Selon le chef du parti Horizons, une annonce rapide d’élection présidentielle anticipée par Emmanuel Macron permettrait de rétablir la lisibilité politique et de faciliter la nomination d’un Premier ministre, dont la mission principale serait de « construire et faire adopter un budget ».
« Face à cette mise en cause terrible de l’autorité de l’État, il doit prendre la décision qui est à la hauteur de sa fonction : garantir la continuité des institutions en partant de façon ordonnée », a affirmé Édouard Philippe.
L’ancien Premier ministre, qui est lui-même candidat déclaré pour la prochaine présidentielle, n’a pas mâché ses mots à l’égard de son ancien mentor. Il reproche à Emmanuel Macron d’avoir mal utilisé la dissolution.
« Il n’avait pas à dissoudre. On utilise la dissolution pour régler une crise politique, pas pour déminer je ne sais quoi à sa convenance personnelle. Quand on est chef de l’État, on ne se sert pas des institutions, on les sert », a-t-il vivement critiqué.
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La droite prudente mais critique
Interrogé sur Europe 1 / CNews, Bruno Retailleau, président des Républicains, a réagi avec prudence mais fermeté à la proposition de Philippe. Il y voit une forme de compétition interne au sein du camp présidentiel.
« Il y a une petite course entre les uns et les autres pour se distinguer du président de la République », a-t-il observé.« Je suis gaulliste, ça ne fait pas de moi un macroniste. Mais je tiens aux institutions de la Ve République. Cette décision est extrêmement grave, et seul le président de la République peut la prendre. »

Macron refuse de démissionner
De son côté, Emmanuel Macron a fermement écarté l’idée d’une démission. Dans une interview accordée quelques mois auparavant, le président avait affirmé qu’il ne quitterait pas ses fonctions, estimant qu’une majorité de Français lui font confiance et qu’il sait pourquoi il a été élu.