Dix ans après le 13-Novembre : la menace mute, la complaisance inquiète
- MANAA Norredine 🔶 Journaliste

- il y a 1 jour
- 2 min de lecture

Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, la menace terroriste est toujours présente en France, comme en témoignent plusieurs projets d’attaques récemment déjoués. Cependant, en une décennie, son visage a profondément changé.
À l’époque de Al‑Qaïda et de État islamique, les organisations disposaient de réseaux capables d’envoyer des commandos depuis l’étranger. Aujourd’hui, ces structures ont été largement affaiblies par les actions conjointes des services de renseignement, de la justice et de la coalition internationale. Beaucoup de leurs membres ont été arrêtés, tués ou ont renoncé au jihad.
Désormais, la menace vient de l’intérieur. Alimentée par une propagande islamiste toujours active en ligne souvent recyclée et amplifiée grâce à l’intelligence artificielle , la radicalisation passe par le numérique. Les profils impliqués sont de plus en plus jeunes : parmi les projets d’attentats recensés depuis 2023, deux tiers des suspects ont moins de 21 ans, parfois même moins de 15.
Souvent isolés et fragiles psychologiquement, ces jeunes sombrent dans une radicalisation accélérée par les réseaux sociaux et l’exposition à des images hyperviolentes. Certains basculent sans véritable idéologie, passant parfois de l’ultra-droite à la mouvance djihadiste.
Néanmoins, d’autres questions se posent : le financement du terrorisme notamment en provenance de pays du Golfe reste un défi majeur. Par ailleurs, la normalisation de figures longtemps recherchées pose un problème de fond. Ainsi, Abu Mohammed al‑Jolani (également connu sous le nom de Ahmed al‑Sharaa), ancien chef djihadiste, devenu homme fort de la Syrie, a été reçu à la Maison Blanche par Donald Trump le 10 novembre 2025, marquant ainsi un tournant diplomatique inédit.
A lire aussi :
En somme, si le mode d’action des terroristes a évolué passant d’attaques organisées depuis l’étranger à des profils radicalisés en ligne sur le territoire national , les défis restent multiples : prévention de la radicalisation des jeunes, financement international, et enjeux de légitimité à l’échelle diplomatique.






























