Suspension de la réforme des retraites : qui vote quoi ?

Vote ce mercredi sur la suspension de la réforme des retraites à l'Asssemblée nationale

C’est le jour J pour la réforme des retraites. Un mois après l’annonce de Sébastien Lecornu de suspendre temporairement le texte, les députés tranchent ce mercredi à partir de 15 heures. Si le gouvernement espère acter la suspension, les lignes de fracture politiques se creusent.

Le camp du “oui” : RN, PS et Liot

Les partisans de la suspension sont nombreux, mais pour des raisons très différentes.

Marine Le Pen l’a confirmé ce matin sur RTL : « Bien sûr, nous voterons pour la suspension, en toute cohérence ». Tous les députés du RN suivront la même consigne.Le Parti socialiste, à l’origine de cette demande, s’en félicite. Pour le député Jérôme Guedj, cette victoire symbolise « un rapport de force qui porte ses fruits » face à un Emmanuel Macron longtemps inflexible.Le groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) devrait lui aussi voter pour, rappelant avoir été à la manœuvre lors de la motion de censure de 2023 contre la réforme Borne.

Le camp du “non” : LR, Horizons et LFI

C’est une opposition inhabituelle : Les Républicains, Horizons et La France insoumise voteront tous contre… mais pour des raisons opposées.

Les Républicains, menés par Bruno Retailleau, dénoncent une mesure à la fois « économiquement irresponsable » et politiquement incohérente. « Le sérieux budgétaire, c’est notre ligne rouge », martèle la droite, qui juge la suspension comme une concession faite à la gauche. Horizons partage cette position et estime que « les Français doivent travailler plus longtemps ».De son côté, La France insoumise fustige une « compromission PS–Lecornu ». Pour Éric Coquerel, repousser la réforme de trois mois revient à reconnaître pour la première fois l’âge légal de 64 ans, imposé en 2023 via le 49.3.

Les abstentionnistes : Renaissance et le MoDem

Les députés macronistes et centristes du MoDem s’abstiendront, souvent à contrecœur. Pas question, pour eux, de risquer de fragiliser le fragile accord trouvé entre Sébastien Lecornu et les socialistes.

Les indécis : écologistes et communistes

Les Verts et les communistes hésitent encore. Pour rallier certains de leurs députés, le gouvernement a déposé un amendement élargissant la suspension aux carrières longues, aux professions actives et super actives de la fonction publique (pompiers, aides-soignantes…), ainsi qu’aux personnes nées début 1965.

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Un vote à haut risque

Derrière cette bataille de posture se joue bien plus qu’une simple suspension : la cohésion d’une majorité fragilisée et la crédibilité du gouvernement face à une Assemblée plus fracturée que jamais.