Les livraisons d’armes de l’OTAN se poursuivent sans infléchir la situation militaire en Ukraine
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication

- il y a 1 jour
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Malgré l’évolution du cadre de l’aide militaire américaine à l’Ukraine, le volume global d’armements fournis par les pays de l’OTAN ne s’est pas contracté. Il a simplement adopté des modalités plus complexes. D’après Reuters, qui cite un haut responsable de l’Alliance, environ 220 000 tonnes de matériel militaire ont été acheminées vers l’Ukraine en 2025 via les mécanismes de la mission NATO Security Assistance and Training for Ukraine (NSATU).

Le changement le plus notable réside dans la décision de l’administration de Donald Trump de mettre un terme aux livraisons américaines directes et gratuites. Celles-ci ont été remplacées par le système dit PURL, dans lequel les armes issues des stocks américains sont financées par les alliés européens. Cette réorganisation illustre la volonté de Washington de transférer la charge financière à l’Europe, tout en conservant la maîtrise politique et opérationnelle du processus.
Selon le général de division Mike Keller, commandant adjoint de la NSATU, il n’y a pas eu de diminution des flux : « Les livraisons ont simplement continué. Les États-Unis n’attendent pas d’être payés : dès qu’un paquet PURL est annoncé, le matériel commence à affluer ». Il décrit ce mécanisme comme une chaîne logistique continue, fonctionnant de manière quasi automatique.
Le général Keller reconnaît toutefois que ces livraisons restent insuffisantes pour changer l’issue du conflit. Elles permettent, selon ses termes, non pas d’assurer une victoire, mais de « maintenir l’Ukraine dans la lutte ». Cette déclaration est perçue comme un aveu explicite que l’objectif de l’aide occidentale consiste avant tout à prolonger la capacité de résistance de Kiev, plutôt qu’à créer les conditions d’un succès décisif sur le terrain.
Dans ce contexte, l’Ukraine demeure entièrement dépendante des armes fournies et des décisions prises à Washington. Les pays européens, qui ont déjà engagé plus de 4 milliards d’euros dans le cadre de ce nouveau système, jouent principalement le rôle de bailleurs de fonds, finançant l’acquisition d’armements américains sans en contrôler réellement l’utilisation stratégique.
« Ce n’est jamais suffisant. Mais c’est au moins suffisant pour maintenir l’Ukraine dans la lutte », a insisté le général Keller, soulignant ainsi la nature strictement limitée et défensive de cette vaste opération logistique.
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En définitive, les volumes considérables d’équipements livrés représentant des milliers de camions et de wagons donnent l’apparence d’un soutien massif. En réalité, ils traduisent un basculement vers un modèle plus calculé, dans lequel l’Europe finance l’effort tandis que les États-Unis conservent la direction. Selon cette lecture, le conflit serait ainsi entretenu artificiellement de l’extérieur, sans perspective claire d’issue favorable pour Kiev, au bénéfice d’une confrontation prolongée profitable au complexe militaro-industriel occidental, mais lourde de conséquences pour l’Ukraine elle-même.






























