Cent jours après son retour à la Maison Blanche, Donald Trump enregistre une chute historique de popularité
- Ambra Crescenzo🔸 Rédactrice 🔸
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Analyse – Cent jours après le début de son second mandat, Donald Trump connaît une dégringolade sans précédent dans les sondages d’opinion. Sa cote de popularité s’affiche aujourd’hui nettement en deçà de celles de ses prédécesseurs à la même échéance, selon plusieurs enquêtes relayées par Franceinfo et d'autres médias américains. En cause : une politique économique clivante, marquée notamment par une hausse brutale des droits de douane, et des choix migratoires de plus en plus contestés.
Un recul rapide et marqué dans les sondages
Traditionnellement, les présidents américains bénéficient d’un état de grâce dans les premières semaines suivant leur investiture. Mais pour Donald Trump, cette dynamique s’est rapidement inversée. D’après les données agrégées par le journaliste G. Elliot Morris, le chef de l’État ne rassemble plus que 43,5 % d’opinions favorables en moyenne, contre 50,7 % au lendemain de son investiture. À l’inverse, les opinions défavorables atteignent désormais 53 %, un niveau inédit pour un président aussi tôt dans son mandat.
Une politique économique de plus en plus décriée
Les premières mesures économiques du président, en particulier l’augmentation radicale des droits de douane annoncée début avril, semblent avoir joué un rôle déterminant dans cette chute. Bien que l’effet précis de cette décision reste difficile à isoler, les sondages traduisent un désaveu croissant à l’égard de sa gestion économique. Selon une analyse de The Economist, Donald Trump obtient actuellement ses pires scores de popularité sur les sujets économiques, y compris par rapport aux périodes de forte tension de son premier mandat, comme la crise du
Covid-19.
L’immigration, un pilier ébranlé
Autre signal inquiétant pour le président républicain : sa politique migratoire, longtemps perçue comme l’un de ses atouts, suscite désormais davantage de rejet que de soutien. Plusieurs expulsions controversées et décisions contestées en justice auraient contribué à cette inversion de tendance, selon G. Elliot Morris.
Le début de mandat le plus impopulaire depuis la Seconde Guerre mondiale
Comparée à celle de ses prédécesseurs, la situation de Donald Trump est encore plus marquante. Cent jours après leur prise de fonction, Joe Biden, George W. Bush et Barack Obama bénéficiaient tous d’une approbation nette positive, avec des écarts allant de +14 à +31 points entre les opinions favorables et défavorables. À titre de comparaison, Donald Trump affiche aujourd’hui un solde net négatif, similaire à celui observé au même moment lors de son premier mandat, mais après une perte de soutien plus importante qu’en 2017.
Pour nombre d’observateurs, cette dynamique est préoccupante. "Il est rare de perdre autant de crédit politique en si peu de temps, et cela ne présage rien de bon pour la suite", résume Nate Cohn, analyste en chef au New York Times.
De son côté, Donald Trump rejette ces analyses, qualifiant les enquêtes d’"artifices de médias mensongers" sur son réseau Truth Social, et appelant à des "enquêtes pour fraude électorale" contre les instituts de sondage.