Le Royaume-Uni prêt à déployer ses forces en Ukraine dans une « coalition de volontaires »
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 6 jours
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Le gouvernement britannique se dit désormais prêt à envisager un déploiement direct de ses forces armées en Ukraine, dans le cadre d’une « coalition de volontaires » internationale destinée à garantir la stabilité après un éventuel cessez-le-feu avec la Russie. Une position inédite depuis le début de la guerre en 2022, qui marque une évolution majeure dans la stratégie occidentale face à Moscou.
Un tournant dans la position britannique
Le Premier ministre Keir Starmer a confirmé que le Royaume-Uni était « prêt à assumer sa part de responsabilité pour la sécurité du continent européen ». Selon des déclarations relayées par The Guardian, Londres envisage de contribuer à une mission multinationale de maintien de la paix en Ukraine, en coordination avec ses alliés de l’OTAN et de l’Union européenne.
« Nous ne pouvons pas permettre que la Russie dicte les conditions de la paix en Europe. Si un cessez-le-feu crédible est établi, le Royaume-Uni est disposé à déployer ses troupes et ses moyens aériens pour garantir sa stabilité », a déclaré Starmer depuis Downing Street.
Une coalition internationale en préparation
Selon des informations de Reuters et du Financial Times, plus de 30 pays auraient déjà exprimé leur volonté de participer à cette future « coalition de volontaires », qui pourrait inclure des forces britanniques, françaises, canadiennes, polonaises et baltes.L’objectif : sécuriser les zones libérées, superviser l’application d’un accord de paix, protéger les infrastructures critiques et faciliter le retour des populations civiles.
Le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, a précisé que « toutes les composantes des forces armées britanniques » pourraient être mobilisées si la situation l’exigeait y compris l’aviation de chasse, les unités d’infanterie et les capacités logistiques. Cependant, il a insisté sur le fait que le déploiement ne concernerait pas des missions de combat offensif contre la Russie.
« Nous serons prêts à agir dès le premier jour d’un cessez-le-feu, pour que la paix soit durable et crédible », a-t-il ajouté.
Pas d’intervention immédiate ni de troupes au front
Le gouvernement britannique a tenu à clarifier sa position : aucun déploiement immédiat n’est prévu sur la ligne de front ukrainienne.« Envoyer des troupes dans un conflit actif n’est pas envisagé », a souligné un porte-parole du ministère de la Défense. « L’objectif est de préparer une force de stabilisation pour l’après-guerre, et non d’entrer en guerre avec la Russie. »
Cette nuance est essentielle : Londres cherche à se positionner comme un garant de la paix à venir, non comme un acteur direct du conflit armé. Néanmoins, Moscou a déjà réagi avec virulence, dénonçant « une provocation grave » et « une ingérence directe des puissances occidentales dans le conflit ».
Les raisons d’un engagement accru
Depuis le début de l’invasion russe en 2022, le Royaume-Uni s’est imposé comme l’un des plus fervents soutiens militaires de Kyiv livraisons de chars Challenger 2, de missiles Storm Shadow, de systèmes de défense aérienne et formation de dizaines de milliers de soldats ukrainiens.
Pour Londres, cet engagement répond à un double objectif :
Assurer la sécurité européenne face à une Russie perçue comme une menace à long terme.
Renforcer le leadership britannique dans la défense européenne, alors que le pays cherche à redéfinir son rôle post-Brexit.
Un document stratégique du ministère britannique de la Défense publié en 2024 soulignait déjà que « l’issue du conflit en Ukraine déterminera la stabilité du continent pour les décennies à venir ».
Une coordination étroite avec les États-Unis et l’Europe
Bien que le Royaume-Uni affiche sa volonté de leadership, Londres insiste sur la nécessité d’un soutien américain dans toute initiative militaire d’envergure.« Un back-up américain est essentiel pour la dissuasion », a rappelé un haut responsable du Foreign Office.
En parallèle, la France et l’Allemagne discutent de leur propre participation à la coalition, tandis que plusieurs pays d’Europe de l’Est, directement menacés par la Russie, plaident pour une implication rapide et robuste.
Réactions contrastées
Kyiv a salué cette déclaration britannique comme « un signe de courage et de solidarité ».
Moscou, en revanche, accuse Londres de « chercher la confrontation ».
À Londres, certains députés conservateurs mettent en garde contre « une escalade incontrôlable », rappelant les coûts humains et financiers d’une telle opération.
Les opinions publiques britanniques et européennes restent, elles, prudentes : selon un sondage récent, seuls 38 % des Britanniques se disent favorables à un déploiement de troupes en Ukraine, même sous mandat international.
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Une décision encore suspendue
Pour l’heure, aucune date ni format officiel n’a été arrêté. Le déploiement éventuel dépendra :
de la signature d’un cessez-le-feu ou d’un accord de paix crédible ;
de la coordination internationale autour d’un mandat clair ;
et de l’évolution du contexte militaire sur le terrain.
Londres se prépare à franchir un cap stratégique majeur : passer d’un soutien indirect à un engagement potentiel sur le terrain.Mais tant que la guerre reste active, cette option demeure théorique. Elle envoie toutefois un signal clair : si la paix se dessine, le Royaume-Uni entend être au premier rang pour la défendre — fusil à l’épaule, sous le drapeau de la coalition.
