Jean Pormanove s’écroule en plein live : les gestes de survie et l’arrivée du SAMU, que s’est-il vraiment passé après la coupure du live ?
- Kiara Elhrach 🔸 Rédactrice 🔸
- 20 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 7 jours

Un drame en direct sur Kick
Dimanche 18 août au soir, la communauté en ligne a assisté à une scène d’une brutalité inédite. Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, est décédé en plein live sur la plateforme Kick, alors qu’il participait à l’une de ces sessions « ultra-trash » qui avaient fait sa réputation. Âgé de 46 ans, il était l’un des piliers d’un collectif suivi par plus de 500.000 abonnés, où défis humiliants, coups et provocations faisaient partie intégrante du « spectacle ».

Les internautes, habitués aux mises en scène provocatrices, se sont vite aperçus que quelque chose clochait. Allongé, Jean ne réagit plus, malgré les bruits et les sollicitations. Un membre du groupe tente de le réveiller en lui lançant une bouteille. En vain. Quelques instants plus tard, le live s’interrompt brusquement. Derrière l’écran, la panique s’installe.
Un massage cardiaque est pratiqué, le SAMU est alerté. Mais malgré l’intervention rapide des secours, le streamer ne se relèvera pas.
Les dernières minutes : quand l’écran s’éteint
Le détail glaçant qui a frappé les spectateurs, c’est cette enceinte qui diffuse les messages payants des abonnés. Pour 4 euros, les internautes pouvaient envoyer des audios censés réveiller les streamers. Ce soir-là, l’appareil sonne encore… mais Jean reste inerte. Gwen, frère de l’un des participants surnommé « Naruto », raconte la scène à RTL :« Mon frère a essayé de le réveiller, il a coupé le live pour ne pas que tout soit diffusé, il a commencé le massage cardiaque et appelé les secours. Quand le SAMU est arrivé, ils ont pris le relais. Mais c’était trop tard. »
Un témoignage qui illustre le choc, aussi bien pour l’équipe que pour les milliers d’internautes qui suivaient la scène en direct.
Une "pièce de théâtre géante" selon ses proches
Depuis le drame, l’entourage du collectif tente de clarifier le contexte. Gwen insiste :
« Tout n’était qu’une pièce de théâtre géante. Tous les jours à 21h, on lançait notre live. C’était du contenu trash, mais on assumait. On faisait des défis, des punitions, des jeux. Ça restait du divertissement. »

Dans cette mécanique bien huilée, Jean Pormanove occupait un rôle particulier : celui du souffre-douleur officiel. Quelques semaines avant sa mort, il affirmait avoir été « séquestré » pour les besoins d’un live. Avec lui, un autre participant, handicapé et sous curatelle, était régulièrement tourné en dérision ou violenté à l’écran. Les meneurs du collectif, « Naruto » (23 ans) et « Safine » (28 ans), affirment que tout se faisait avec l’accord des participants.
Une enquête pour faire la lumière
Malgré ces déclarations, le parquet de Nice a ouvert une enquête afin de déterminer les causes exactes du décès et d’évaluer la responsabilité des organisateurs. Les autorités veulent notamment savoir si les violences mises en scène ont pu jouer un rôle dans la mort de Jean Pormanove.
Cette tragédie soulève des interrogations profondes sur les dérives des contenus extrêmes en ligne et sur la frontière floue entre divertissement, humiliation et mise en danger réelle.
Ce qui est certain, c’est que ce soir-là, le « show » a basculé dans l’irréversible. Ce qui devait rester une provocation de plus s’est transformé en drame, en direct, sous les yeux d’un public impuissant.
