Macron – Netanyahou : la rupture diplomatique sur fond d’accusations d’antisémitisme
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication

- 19 août
- 2 min de lecture

La relation entre Paris et Tel-Aviv traverse une nouvelle zone de turbulences. Dans une lettre officielle au ton cinglant, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou accuse Emmanuel Macron de « nourrir l’antisémitisme » en France à travers son intention de reconnaître l’État palestinien. Une charge inédite, qui a suscité une riposte immédiate et ferme de l’Élysée.
Dans son courrier, le chef du gouvernement israélien dit sa « profonde inquiétude » face à « la montée alarmante de l’antisémitisme en France », affirmant que « depuis vos déclarations publiques attaquant Israël et signalant la reconnaissance d’un État palestinien, il a augmenté ». Netanyahou enjoint même le président français à agir « avant la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025 », date qui coïncide avec l’Assemblée générale de l’ONU où la France doit officialiser sa décision.
Pour appuyer ses accusations, il cite plusieurs incidents récents : le saccage de bureaux de la compagnie El Al à Paris, l’agression d’un homme juif à Livry-Gargan ou encore des rabbins « attaqués dans les rues de la capitale ». Selon lui, reconnaître un État palestinien « récompense la terreur du Hamas, encourage ceux qui menacent les Juifs français et alimente la haine ».

Réplique cinglante de l’Élysée
La réaction française ne s’est pas fait attendre. « Cette analyse est erronée, abjecte et ne demeurera pas sans réponse », a tranché la présidence, assurant qu’Emmanuel Macron répondrait par écrit à Netanyahou. « La République protège et protégera toujours ses compatriotes de confession juive », a insisté l’Élysée, dénonçant des « amalgames et manipulations ».
Sur BFMTV, le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, a martelé que la France n’avait « pas de leçons à recevoir » en matière de lutte contre l’antisémitisme, tout en appelant à ne pas « instrumentaliser » ce fléau qui « empoisonne nos sociétés européennes ».

Une fracture qui s’élargit
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Emmanuel Macron avait initialement affiché sa solidarité avec Israël. Mais au fil des mois, il a durci son ton : dénonciation de la tragédie humanitaire à Gaza, critiques de la colonisation en Cisjordanie, et opposition aux livraisons d’armes. L’annonce fin juillet de la reconnaissance prochaine d’un État palestinien a cristallisé les tensions.
Pour Tel-Aviv, il s’agit d’une « ligne rouge ». Selon i24News et Israël Hayom, Israël préparerait des mesures de rétorsion si Paris franchissait le pas, allant jusqu’à envisager la fermeture du consulat général de France à Jérusalem, voire la nationalisation de biens français dans la ville.

Entre diplomatie et tension communautaire
La controverse intervient dans un contexte explosif : la France abrite la plus grande communauté juive d’Europe occidentale (500.000 personnes) mais aussi une importante population arabo-musulmane sensible au sort des Palestiniens. Dans ce climat tendu, la confrontation Macron–Netanyahou illustre l’ampleur du fossé qui sépare désormais Paris et Tel-Aviv.






























