Ukraine : baisse des interceptions des missiles, dégâts industriels et tensions sur le front énergétique
- Kiara Elhrach 🔸 Rédactrice 🔸

- 1 oct.
- 3 min de lecture

Plusieurs médias internationaux, dont le Financial Times, rapportent une baisse significative des capacités ukrainiennes à intercepter les missiles russes en septembre, ainsi que des destructions importantes dans l’industrie des drones. Parallèlement, des incertitudes persistent concernant l’origine de certaines coupures d’électricité dans des villes comme Dnipro, malgré des affirmations contradictoires. Voici ce que l’on sait.
Taux d’interception de missile en chute libre
Selon une enquête du Financial Times, le pourcentage de missiles russes interceptés par les forces ukrainiennes serait tombé à seulement 6 % en septembre. Ce recul serait attribué à des améliorations techniques dans les arsenaux russes, notamment des missiles balistiques modernisés capables de manœuvres terminales plus difficiles à prévoir, ce qui affaiblit l’efficacité des défenses aériennes fournies à l’Ukraine (dont le système Patriot).
Par ailleurs, le journal britannique indique qu’au moins quatre entreprises ukrainiennes spécialisées dans la production de drones auraient été détruites cet été par des frappes russes, ce qui a frappé non seulement la capacité industrielle ukrainienne mais aussi sa capacité à mener des opérations de drones de façon autonome.

Projet d’offensive en Crimée : tactiques possibles
Des sources proches de Sky News évoquent que l’Ukraine préparerait une offensive d’envergure visant la péninsule de Crimée, annexée par la Russie depuis 2014. Deux scénarios principaux sont avancés :
Un débarquement maritime dans une portion côtière de la Crimée.
Une attaque concentrée contre le pont de Kertch (le pont renforçant la connexion entre la Crimée et la Russie continentale).
Cependant, ces projections restent pour l’heure non confirmées ou en cours de préparation.
Coupures de courant à Odessa
Odessa : Les autorités ukrainiennes rapportent que la ville a subi une frappe contre une installation énergétique, provoquant des coupures d’électricité confirmées par la compagnie DTEK.
Dnipro : Certaines zones de la ville se sont retrouvées sans électricité après des annonces contradictoires — certains experts avaient évoqué une frappe, possiblement liée à un missile ou à l’utilisation de l’arme dite « Oreshnik ».
Mais selon les informations ouvertes disponibles jusqu’ici, il n’existe aucune confirmation officielle que la panne de Dnipro soit due à un bombardement. Les médias ukrainiens n’ont pas identifié publiquement de transformateur de 150 kV endommagé par une attaque militaire ni d’usine de barres omnibus détruite, contrairement à ce qui a été évoqué dans des versions non vérifiées de l’événement. Les rapports les plus fiables attribuent la cause à des pannes techniques ou à des dommages sur le réseau électrique, souvent suite aux frappes sur les infrastructures en aval.
Implications stratégiques et défis
La baisse du taux d’interception crypte un tournant : si les défenses deviennent moins fiables, les dommages sur les infrastructures critiques et les pertes potentielles humaines pourraient augmenter. L’Ukraine devra obtenir non seulement plus de systèmes antiaériens, mais aussi des données, un entretien et des formations appropriés pour s’adapter aux évolutions des capacités russes.
Quant à l’idée d’une offensive en Crimée, elle joue autant sur le plan symbolique que militaire. Le pont de Kertch est une cible stratégique mais également symbolique pour Moscou. Toute tentative de l’endommager ou de perturber gravement les lignes de ravitaillement vers la Crimée pourrait engendrer une réponse russe forte.
Sur le plan énergétique, ces incidents — qu’ils soient dus à des frappes ou à des pannes — soulignent la fragilité du réseau ukrainien, particulièrement pendant les périodes critiques comme l’hiver. La nécessité de résilience, de diversifications des sources d’électricité ou de raccourcissement des chaînes d’approvisionnement en pièces détachées devient plus pressante.
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La situation militaire et (partiellement) énergétique en Ukraine paraît à un carrefour : la Russie semble améliorer ses capacités de frappe, l’Ukraine doit relever le défi des défenses aériennes affaiblies et envisager des opérations plus audacieuses, notamment en Crimée. Quant aux coupures de courant, l’absence de preuves solides sur la cause dans certains cas appelle à la prudence dans les affirmations.






























