Bulgarie : La Gen Z fait tomber le gouvernement
- MANAA Norredine 🔶 Journaliste

- il y a 17 heures
- 2 min de lecture

Une démission historique sous la pression de la rue
Au lendemain de manifestations massives contre la corruption, le Premier ministre bulgare Rossen Jeliazkov a annoncé la démission de son gouvernement, marquant un tournant politique inédit. La Bulgarie, habituée depuis des années aux coalitions fragiles, vient de connaître sa plus vaste mobilisation populaire depuis plus d’une décennie.
Des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues de Sofia, Plovdiv, Varna ou Burgas. Mais cette fois, un acteur a clairement dominé la dynamique : la Génération Z.
Gen Z : moteur d’un mouvement citoyen
La jeunesse bulgare née entre la fin des années 1990 et le début des années 2010 a joué un rôle central. Organisation de rassemblements sur les réseaux sociaux, relais massifs sur TikTok et Instagram, vidéos virales dénonçant la corruption : les jeunes ont été le cœur d’un mouvement citoyen déterminé, critique envers des institutions perçues comme opaques et déconnectées.
C’est cette implication totale de la Gen Z, plus structurée et plus politisée qu’on ne l’imaginait, qui a poussé nombre de commentateurs à parler d’une première victoire politique majeure de la jeunesse européenne.
Au-delà du budget : un rejet profond
Si tout est parti d’un projet de budget pour 2026 ugé injuste et antisocial par une large partie de la population les protestations ont rapidement pris une dimension bien plus large.
Les jeunes, mais aussi leurs aînés, ont exprimé un ras-le-bol face à :
la corruption endémique,
le manque de transparence,
l’influence persistante d’oligarques,
le sentiment que les institutions ne servent plus les citoyens.
La contestation est devenue un référendum populaire contre un système politique considéré comme figé et verrouillé.
Un contexte explosif
Cette crise intervient à un moment hautement symbolique : la Bulgarie doit entrer dans la zone euro au 1er janvier 2026. À peine quelques semaines avant cette échéance, le pays se retrouve sans gouvernement stable.
Le président Roumen Radev doit maintenant tenter de faire former un nouveau cabinet. Si les partis échouent un scénario probable dans un paysage très fragmenté le pays pourrait se diriger vers une gouvernance intérimaire puis des élections anticipées. Ce serait alors le huitième scrutin national en quatre ans.
Ce que cette victoire signifie pour la Gen Z
Les observateurs y voient un signal fort : les jeunes peuvent désormais renverser un gouvernement lorsqu’ils s’organisent à grande échelle.
La Gen Z bulgare, souvent dépeinte comme apolitique ou désengagée, a montré l’inverse : elle est prête à défendre des valeurs d’éthique, de justice, de transparence et de démocratie réelle. Beaucoup de jeunes manifestants affirment que ce mouvement n’est qu’un début, et qu’ils veulent réformer en profondeur la culture politique du pays.
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Et maintenant ?
La Bulgarie vit un moment charnière. L’effondrement du gouvernement sous la pression populaire ouvre la voie à :
une recomposition politique,
une montée du vote jeune,
une redéfinition des priorités autour de la lutte anticorruption.
Mais cette dynamique pose une question essentielle :la mobilisation de la Gen Z pourra-t-elle transformer durablement le pays, ou restera-t-elle un coup d’éclat historique ?






























