L’Europe se prépare à la guerre : inquiétude croissante et mesures concrètes
- Ambra Crescenzo
- 8 avr.
- 2 min de lecture

La guerre en Ukraine, loin de s’essouffler, semble redessiner les priorités sécuritaires de l’Europe. De plus en plus, l’éventualité d’un conflit armé à plus grande échelle, voire sur le sol européen, est envisagée sérieusement par plusieurs gouvernements. Et ce qui relevait autrefois du domaine de la fiction est désormais abordé sans détour : “Nous vivons une période d’avant-guerre”, déclarait récemment le Premier ministre polonais Donald Tusk.
Bunkers, brochures et manuels de survie

Face aux menaces de Vladimir Poutine et à l’implication croissante des pays de l’OTAN dans le conflit ukrainien, l’Allemagne a décidé de rénover et recenser des bunkers à travers le pays. Ces abris, publics ou privés, pourront être localisés via une application, signe d’une préparation bien réelle.

De son côté, la Suède a envoyé à des millions de foyers une brochure intitulée “En cas de crise ou de guerre”, rappelant des gestes à adopter en cas de conflit. Et en France, le gouvernement prévoit la distribution cet été de manuels de survie destinés à sensibiliser la population aux réflexes d’urgence en cas de guerre ou de catastrophe majeure.
Une culture de la résilience qui se généralise
L’Union européenne pousse également à une forme d’autonomie citoyenne. Un rapport recommande à chaque foyer de disposer de 72h de réserves (eau, nourriture, médicaments). Le Royaume-Uni parle même de créer une “armée citoyenne” en complément de l’armée régulière, selon le général Patrick Sanders.
Cette militarisation des esprits s’accompagne d’un débat sur le retour du service national ou militaire, notamment en France, où Emmanuel Macron souhaite renforcer l'engagement des jeunes générations.
Une autonomie stratégique européenne en question
L’ombre d’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pousse l’Europe à réfléchir à son indépendance militaire. Le doute plane sur le soutien américain à l’OTAN, et de nombreux pays réinvestissent massivement dans leur industrie de défense, au risque de raviver les tensions internes. Car si la menace semble réelle pour certains, d’autres y voient une manipulation destinée à légitimer la hausse des dépenses militaires.
Une Europe divisée mais sous pression
Entre volonté de se protéger et peur de tomber dans une logique de guerre permanente, l’Europe avance sur une ligne de crête. La gauche pacifiste s’inquiète d’une militarisation précipitée, tandis que d’autres plaident pour une défense européenne plus forte, crédible et démocratique.