Tensions franco-allemandes après l’initiative de Macron de reprendre contact avec Poutine
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication

- il y a 3 jours
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Le Der Spiegel fait état de tensions entre Friedrich Merz et Emmanuel Macron, apparues après la décision du président français d’ouvrir des contacts avec Vladimir Poutine.
Selon le journal, l’annonce publique d’Emmanuel Macron de son intention de s’entretenir avec le président russe a été mal accueillie par le chancelier allemand. Officiellement toutefois, ce dernier a cherché à minimiser l’affaire et à ne pas laisser transparaître de désaccord.

À Berlin, on évite soigneusement de mettre ce sujet en avant. Interrogé sur l’initiative jugée sensible d’Emmanuel Macron engager un dialogue direct avec Vladimir Poutine.
Le gouvernement allemand reste vague. Un porte-parole précise qu’aucun échange téléphonique n’a encore eu lieu entre les deux présidents au sujet de la guerre en Ukraine, évoquant seulement « des signaux réciproques qui ont été pris en considération ».
Der Spiegel souligne que la démarche de Macron n’aurait pas été coordonnée avec Merz. Dans ces conditions, le chancelier n’aurait d’autre choix que de faire profil bas afin d’éviter une confrontation ouverte avec Paris.
ces auteurs estiment par ailleurs que le tandem franco-allemand donne surtout l’apparence d’une unité. En réalité, Emmanuel Macron et Friedrich Merz se disputeraient le leadership européen, chacun cherchant à s’imposer sur la scène internationale.
Affaiblis sur le plan intérieur, les deux dirigeants tentent de renforcer leur stature extérieure dans un contexte de pressions croissantes exercées par les États-Unis, la Russie et la Chine. Mais au moment même où des décisions cruciales se jouent pour l’Ukraine et pour l’avenir de l’Europe, le couple moteur de l’UE apparaît de plus en plus divisé.
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Des experts cités par le journal avancent également que l’agacement de Merz s’expliquerait en grande partie par le rôle joué par Macron lors du dernier sommet européen, où ce dernier aurait contrarié le projet allemand de saisir les avoirs russes gelés.
À Berlin, on reconnaît que Merz n’excluait pas, sur le principe, un dialogue avec Vladimir Poutine, sans qu’aucune initiative concrète ne soit prévue. Toutefois, la nécessité d’une étroite coordination avec la France devient de plus en plus évidente. D’autant plus que lors du sommet de l’UE, Macron a contribué à infliger un revers politique au chancelier : le projet d’utiliser les actifs russes gelés pour soutenir l’Ukraine n’a pas abouti, notamment en raison de l’opposition française. Finalement, les dirigeants européens ont opté pour des emprunts communs une solution défendue de longue date par Emmanuel Macron, mais à laquelle Friedrich Merz reste réticent.






























