Procès de Cédric Jubillar : l’amant de Delphine brise le silence – confidences intimes, messages d’amour et projets de fuite
- Kiara Elhrach 🔸 Rédactrice 🔸
- il y a 7 jours
- 4 min de lecture
C’est un témoignage qui a bouleversé la salle d’audience.Lundi 6 octobre 2025, l’amant de Delphine Jubillar est enfin sorti de l’ombre. Convoqué à la barre de la cour d’assises du Tarn, il a raconté, d’une voix tremblante mais assurée, la naissance d’une passion interdite — et les rêves d’un avenir commun brutalement interrompus par la disparition de l’infirmière d’Albi dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
Depuis ce jour, Delphine Jubillar reste introuvable. Et son mari, Cédric Jubillar, comparait depuis le 22 septembre 2025, accusé du meurtre de son épouse.Pour la première fois, celui qui partageait secrètement le cœur de Delphine a révélé les dessous de leur histoire — une relation née dans la discrétion, nourrie d’espoir, et brisée net par le drame.
Une rencontre née d’un besoin d’évasion
L’homme, dont l’identité est tenue secrète, raconte une rencontre "presque banale" à l’ère numérique : un échange sur une application dédiée aux relations extraconjugales.« Nous avions compris très vite que nous ne cherchions pas l’aventure, mais quelque chose de vrai », confie-t-il.Rapidement, ils avaient décidé de se retirer de la plateforme, convaincus d’avoir trouvé en l’autre une complicité rare.
Entre eux, la passion s’est installée avec une intensité surprenante.« On s’écrivait 200 à 300 messages par jour », raconte-t-il, avant d’ajouter : « Certains soirs, on passait des heures au téléphone. C’était comme si nous vivions déjà ensemble, à distance. »
“Elle était celle avec qui je voulais passer ma vie”
Face à la cour, l’amant ne cache pas son émotion.« La relation a été courte, oui. Mais c’est la première fois de ma vie que j’étais certain de vouloir rester avec quelqu’un pour toujours. »Dans son témoignage, il décrit une Delphine Jubillar métamorphosée par leur amour :« Au début, elle était fragile, hésitante. Mais peu à peu, elle s’est affirmée. Sur la fin, c’était une femme qui allait de l’avant, qui reprenait confiance en elle. »
Selon lui, leur lien était “exclusif dès le départ”. Leur histoire n’était pas une simple parenthèse : c’était, assure-t-il, le début d’un nouveau chapitre.Le couple clandestin avait même des projets concrets : vivre ensemble, réorganiser leurs vies, et penser à l’avenir de leurs enfants respectifs.« Nous avions parlé de la scolarité des petits. J’avais déjà rencontré les siens par visioconférence. Tout commençait à se mettre en place », explique-t-il.
Leur bonheur semblait si proche qu’ils avaient prévu de célébrer leur amour avec une caisse d’un grand vin — un symbole, dit-il, de ce “nouveau départ” qu’ils s’apprêtaient à prendre.
Les derniers échanges avant le drame
Le soir du 15 décembre 2020, tout paraît normal. Delphine et son amant échangent encore des messages, comme chaque soir.Peu après 22 heures, elle lui envoie un selfie en nuisette blanche et rose.« C’est la dernière photo que j’ai reçue d’elle. Elle était prête à aller se coucher », confie-t-il, la voix étranglée.
Puis, les mots d’amour défilent :— “Bonne nuit ma chérie adorée.”— “Je t’aime fort.”— “Ti amo fortissimo, pour toujours.”— “Je t’embrasse.”
Ces derniers mots marquent la fin de leur conversation… et le début du mystère.Quelques heures plus tard, Delphine Jubillar disparaît sans laisser de trace.
Un amour brisé, un mystère toujours entier
Pour l’amant, le souvenir de ces échanges reste obsédant.« Ce soir-là, rien ne laissait présager un drame. Elle était heureuse, enthousiaste. On parlait encore de se voir pendant les fêtes. »Mais dès le lendemain, le silence. Plus de message, plus d’appel. Juste un vide.
Les enquêteurs ont rapidement découvert l’existence de cette relation, devenue un élément clé du dossier. Selon l’accusation, Cédric Jubillar aurait découvert l’infidélité de son épouse et aurait réagi violemment. Lui, continue de nier.
Depuis le début du procès, la défense dénonce une “enquête à charge”, tandis que la partie civile insiste sur les “preuves de jalousie et de contrôle” exercées par Cédric sur Delphine.Dans cette bataille judiciaire, la parole de l’amant apporte une dimension humaine, presque tragique : celle d’un homme qui pensait vivre un nouveau départ, et qui se retrouve, cinq ans plus tard, au cœur d’un procès pour meurtre.
Un témoignage qui ravive les blessures
À la barre, il le reconnaît :« J’ai longtemps espéré qu’elle revienne. Même après des semaines, je me disais qu’elle allait m’écrire. »Son récit bouleverse l’auditoire. Certains proches de Delphine pleurent en silence, d’autres serrent les poings.
Ce témoignage vient s’ajouter à une série d’auditions qui tentent de recomposer les dernières heures de la jeune infirmière. Mais malgré les mois d’enquête, aucune trace du corps n’a jamais été retrouvée.
Un procès sous haute tension
Depuis son ouverture, le procès de Cédric Jubillar captive la France.D’un côté, un mari décrit comme impulsif, jaloux, parfois violent ; de l’autre, la défense d’un homme qui se dit victime d’un acharnement médiatique.Chaque jour, de nouveaux témoignages viennent nourrir le récit tragique d’un couple en pleine désintégration.
L’intervention de l’amant marque un tournant émotionnel : elle donne un visage à la vie que Delphine rêvait d’avoir — libre, amoureuse, confiante.Une vie qu’elle n’aura peut-être jamais eue.
à lire aussi :
Un mystère qui hante encore le Tarn
Cinq ans après les faits, la question demeure : que s’est-il passé cette nuit-là ?Les jurés, eux, devront trancher.Mais au-delà du verdict, une certitude subsiste : la voix de l’amant a redonné, le temps d’une audience, un peu de chair et de lumière à celle dont on ne retrouve toujours pas la trace.
