« Notre plan est de ne pas avoir de plan » : Macron prône l’imprévisibilité pour dissuader la Russie
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication

- 1 oct.
- 2 min de lecture

Le président de la république Emmanuel Macron a défendu une posture de « plus d’imprévisibilité et plus d’ambiguïté stratégique » afin de dissuader toute nouvelle provocation russe contre l’espace aérien européen. Lors d’un entretien consacré à la sécurité collective, il a expliqué que la clarté sur la volonté de défendre le territoire ne doit pas rimer avec l’annonce préalable des modalités d’intervention.
« Il est important d’obtenir une clarté totale. Je pense que la réponse principale doit être davantage d’imprévisibilité et d’ambiguïté stratégique », a déclaré le chef de l’État, soulignant que le but est de « mettre la Russie dans l’incertitude » plutôt que de lui livrer à l’avance la manière dont l’Europe ripostera.

Drones : risque et droit de destruction sans préavis
Macron a martelé un message ferme concernant les incursions par drones : selon lui, tout appareil volant qui violerait l’espace européen prendrait « un risque sérieux » et pourrait être abattu sans avertissement préalable. « Ils peuvent être détruits, point final. Et nous ne sommes pas obligés de prévenir à l'avance », a‑t‑il insisté, en liant cette position à la préservation « de notre intégrité et de notre inviolabilité territoriale ».
Avions et procédure OTAN : cohérence alliée et élément d’imprévisibilité
S’agissant des avions de chasse, le président a rappelé l’existence d’une procédure coordonnée par l’OTAN, laissant entendre que cette procédure, tout en assurant la concertation alliée, contribue elle aussi à l’effet d’imprévisibilité recherché. « La dissuasion doit être la clé pour maintenir notre cohérence », a‑t‑il ajouté.

Une stratégie calculée : clarté sur l’objectif, flou sur les moyens
La ligne défendue par Macron combine deux impératifs : affirmer sans équivoque la volonté de défendre le territoire européen, tout en refusant de préciser à l’avance les réponses techniques ou opérationnelles. L’idée est de maximiser l’effet dissuasif — en faisant payer à l’adversaire l’incertitude — sans pour autant basculer dans une logique d’escalade automatique.
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Enjeux et réactions probables
Dissuasion accrue : L’ambiguïté stratégique peut, à court terme, compliquer la planification adverse et réduire les tentations de provocation calculée.
Risques de malentendus : Le flou sur les modalités d’intervention peut aussi accroître le risque d’erreur d’appréciation et rendre plus délicate la coordination entre alliés.
Dimension juridique et politique : Abattre un drone ou un appareil sans préavis pose des questions de droit international et d’engagement politique — notamment si les cibles sont présumées non militaires.
Message intérieur et extérieur : Pour l’opinion publique et les partenaires, Macron envoie un double signal : fermeté et volonté de préserver l’unité alliée.
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La doctrine prônée par Emmanuel Macron cherche à conjuguer clarté d’intention et mystère opérationnel. En refusant d’annoncer à l’avance les réponses possibles, la France mise sur l’effet dissuasif de l’imprévisibilité. Reste à savoir si cette posture trouvera l’adhésion complète de ses alliés et si elle permettra d’éviter autant qu’elle réduit le risque d’escalade.
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