L’Union européenne et les États-Unis durcissent leurs sanctions contre la Russie
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 19 heures
- 3 min de lecture
L’Union européenne et les États-Unis ont annoncé, mercredi, un nouveau renforcement coordonné de leurs sanctions économiques contre la Russie, visant principalement le secteur énergétique. L’objectif affiché : tarir les ressources du Kremlin utilisées pour financer la guerre en Ukraine.
Un 19ᵉ paquet de sanctions européennes
La présidence danoise du Conseil de l’Union européenne a confirmé, mercredi soir, un accord entre les Vingt-Sept sur un 19ᵉ train de sanctions.Celui-ci prévoit notamment :
l’arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe vers l’UE ;
des mesures ciblées contre la flotte “fantôme” de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les restrictions occidentales ;
et de nouvelles interdictions d’investissement dans le secteur énergétique russe.
« L’adoption formelle du texte est prévue pour jeudi 23 octobre », a précisé la présidence danoise. Selon Vladyslav Vlassiouk, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, un 20ᵉ paquet de sanctions est déjà en préparation.
Ces annonces interviennent après une nuit d’attaques russes massives sur plusieurs villes ukrainiennes, au cours desquelles plus de 400 drones et 30 missiles ont été tirés, faisant au moins six morts.
Les États-Unis emboîtent le pas à Bruxelles
À Washington, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a confirmé dans la soirée de nouvelles sanctions américaines visant directement les géants russes Rosneft et Lukoil.
« Face au refus du président Poutine d’arrêter cette guerre insensée, le département du Trésor impose des sanctions aux deux plus grandes compagnies pétrolières qui financent la machine de guerre du Kremlin », a-t-il déclaré depuis la Maison-Blanche.
Les mesures américaines comprennent également le gel d’actifs financiers liés à plusieurs filiales de Rosneft à l’étranger et des restrictions sur les exportations technologiques à destination du secteur énergétique russe.
Trump : “Nous espérons que ces sanctions ne dureront pas trop longtemps”
Le président américain Donald Trump, qui recevait le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte à la Maison-Blanche, a salué un « pas décisif » contre Moscou tout en appelant à une issue diplomatique.
« Ce sont des sanctions énormes. Nous espérons qu’elles ne dureront pas trop longtemps, mais qu’elles permettront de mettre fin à cette guerre », a-t-il déclaré.
Trump a également critiqué son homologue russe :
« À chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations, mais ensuite, elles ne mènent nulle part. »
Selon le président américain, le dirigeant chinois Xi Jinping pourrait, en revanche, “avoir une grande influence sur Poutine” dans les prochains mois.
Zelensky en tournée européenne
De son côté, Volodymyr Zelensky poursuit une tournée diplomatique en Europe. Arrivé jeudi matin à Bruxelles pour le sommet européen, il doit plaider pour un soutien financier durable et la poursuite des livraisons d’armes. Il est ensuite attendu à Londres, où se tiendra vendredi une réunion de la Coalition des volontaires.
« Ces sanctions américaines envoient un message fort à la Russie. Nous devons ensemble, avec l’Europe et les États-Unis, augmenter la pression sur Poutine pour qu’il cesse la guerre »,a déclaré le président ukrainien à son arrivée à Bruxelles.
Cette tournée intervient après une visite infructueuse à Washington, où Zelensky n’a pas réussi à convaincre Donald Trump d’autoriser la livraison de missiles de croisière Tomahawk à l’Ukraine. Le président américain a estimé que leur utilisation nécessiterait plusieurs mois de formation, réservant ces armes aux forces américaines.
La rencontre Trump-Poutine reportée “indéfiniment”
Initialement prévue à Budapest, une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine a finalement été reportée sine die, après un entretien téléphonique jugé “non concluant”.Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a toutefois affirmé que les préparatifs diplomatiques se poursuivaient, tandis que Moscou dénonçait une nouvelle escalade occidentale.
Le Kremlin, par la voix de Dmitri Medvedev, a réagi avec virulence :
« Les États-Unis sont désormais un adversaire déclaré, et leur prétendu pacificateur a pleinement pris le chemin de la guerre contre la Russie. »
à lire aussi :
Un signal politique fort
Avec ce double mouvement transatlantique, l’Occident resserre son étau économique sur la Russie tout en affichant son unité face à Moscou.Mais les perspectives de négociation restent minces. Les États-Unis affirment vouloir geler le conflit sur la ligne de front actuelle, tandis que Kiev exige toujours le retrait total des troupes russes avant tout cessez-le-feu.
