Epstein : le mur tombe.
- MANAA Norredine 🔶 Journaliste

- il y a 3 jours
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Le Congrès américain a franchi un cap majeur dans l’affaire Jeffrey Epstein. Le mardi 18 novembre 2025, la Chambre des représentants a adopté à une écrasante majorité (427 voix pour, 1 contre) l’Epstein Files Transparency Act, une loi qui contraint le ministère de la Justice à rendre publics des documents non classifiés liés à Epstein et Ghislaine Maxwell. Peu après, le Sénat a approuvé le texte sans vote formel par consentement unanime, accélérant ainsi son chemin vers la signature présidentielle.
Une loi ambitieuse mais cadrée
Le texte légal prévoit que le DOJ (Departement of Justice) publie, dans un délai de 30 jours après l'entrée en vigueur, tous les dossiers, communications et enquêtes non classifiés relatifs à Epstein et à Maxwell, y compris les journaux de vol, les manifestes, itinéraires et autres documents de transport. Cependant, des rédactions sont possibles : le DOJ peut retenir des informations si leur publication menace une enquête active, révèle des identités de victimes, ou comprend des éléments classifiés. La loi exige aussi que le ministère indique au Congrès les personnes politiquement exposées apparaissant dans ces dossiers.
Le revirement de Trump
Donald Trump, qui avait initialement résisté au projet, a opéré un changement de stratégie : selon l’AP, il a appelé les républicains de la Chambre à voter en faveur de la loi. Interrogé à la Maison-Blanche, il a déclaré : « Nous n’avons rien à cacher » selon KPBS, tout en qualifiant l’affaire d’« hoax » et en estimant que l’attention portée au dossier pourrait « distraire » des priorités républicaines. Dans les médias, Trump a dénoncé le vote comme un dispositif partisan : sur Truth Social, il a dénoncé un « hoax démocrate ». Mike Johnson, président de la Chambre, a pour sa part soutenu que malgré son vote, il faut rester prudent. Il a appelé le Sénat à « corriger » des points selon lui sensibles du texte, notamment pour protéger les victimes.
Réactions et enjeux
Survivants et victimes : Plusieurs survivants de l’affaire Epstein ont salué la loi comme un pas crucial vers la justice et la transparence.
Opposition limitée : Le seul élu à voter « non » à la Chambre est le représentant républicain Clay Higgins, qui invoque le risque d’exposer des personnes sans lien criminel.
Analyse politique : Pour certains observateurs, cette décision marque un défi très clair à Trump, démontrant qu’une partie de son propre camp peut le pousser à la transparence.
Ce que cela pourrait changer
Des documents sensibles pourraient être mis à disposition du public, peut‑être révélant des noms jusqu’ici cachés.
Le DOJ sera mis sous pression : il devra justifier toute rédaction, y compris pour des personnalités influentes, car le texte interdit aux services de retenir de l’information pour des raisons de « réputation » ou de « gêne politique ».
L’adoption démocratique du dossier pourrait relancer des enquêtes sur les réseaux autour d’Epstein, en rendant certaines zones d’ombre plus difficiles à maintenir.
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Ce vote au Congrès marque un tournant. Après des mois de controverses, le législatif force l’ouverture des dossiers Epstein. Trump, d’abord hostile, concède mais reste très critique. Les prochaines semaines seront cruciales : comment le DOJ rendra-t-il ces documents ? Et quels noms sensibles pourraient émerger ? L’opinion publique, les médias et les victimes surveilleront de près.






























