Trump et Macron s’opposent à l’ONU : deux visions irréconciliables des institutions internationales
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 2 jours
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L’Assemblée générale des Nations unies, mardi 23 septembre, a mis en lumière un contraste saisissant entre Donald Trump et Emmanuel Macron. Le président américain, fidèle à son style provocateur, n’a pas hésité à tourner en dérision l’organisation, ironisant sur un escalator en panne et un téléprompteur défaillant lors de son arrivée. Mais derrière les traits d’humour, c’est une critique frontale des institutions internationales et de leurs décisions qu’il a livrée, fustigeant notamment la reconnaissance de l’État de Palestine par la France et plusieurs pays occidentaux.
À cette charge, Emmanuel Macron a répondu depuis la tribune avec un plaidoyer en faveur d’un multilatéralisme « efficace », face aux replis nationalistes et aux postures protectionnistes qu’il juge menaçantes pour l’équilibre mondial. Sans nommer Donald Trump, le chef de l’État français a dénoncé ceux qui « veulent changer les règles du jeu, sûrs de leur domination » et qui, au lieu de rechercher des compromis, « préfèrent se partager le monde ».
Macron a mis en garde contre le retour de la « loi du plus fort » et « l’égoïsme de quelques-uns ». Selon lui, la planète vit un paradoxe : jamais les peuples n’ont eu autant besoin de coopération, mais jamais le monde n’a paru aussi divisé. « Cette Assemblée, c’est nous. Si elle est inefficace, c’est parce que certains, souvent les plus puissants, la bloquent », a-t-il martelé.
De la confrontation au dialogue

Malgré ce duel rhétorique, les deux dirigeants se sont retrouvés ensuite pour un entretien bilatéral qualifié de « chaleureux et constructif » par l’Élysée. Trump n’a pas manqué de flatter son homologue : « C’est un bon ami, il fait un super boulot et se bat sur plusieurs fronts », a-t-il déclaré, saluant notamment le rôle de la France sur le dossier ukrainien.
Mais le désaccord est vite revenu sur la table concernant la Palestine. Pour l’ancien président américain, la reconnaissance de son État équivaut à « une récompense pour le Hamas ». Macron a rejeté cette lecture, tout en soulignant que Paris et Washington s’accordaient sur l’urgence de libérer les otages israéliens retenus à Gaza et de mettre fin au conflit. Assis aux côtés de Trump, il a pointé l’inefficacité de la stratégie actuelle : « Après presque deux ans de guerre, il y a toujours autant de membres du Hamas qu’au premier jour. Cette stratégie ne fonctionne pas. »
Diplomatie en coulisses
Au-delà des passes d’armes, la diplomatie a poursuivi son travail en marge de l’Assemblée générale. Trump, qui revendique avoir « mis fin à des guerres là où l’ONU a échoué », a multiplié les rencontres, notamment avec les dirigeants du Qatar, de l’Arabie saoudite, de l’Indonésie, de la Turquie, du Pakistan, de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de la Jordanie, tous concernés par la crise au Proche-Orient. « Ce fut une réunion très fructueuse avec les grands acteurs, à l’exception d’Israël. Mais cela viendra ensuite », a-t-il confié, laissant entrevoir une volonté de rester dans le jeu diplomatique, malgré ses critiques virulentes contre l’institution onusienne.