Tempête Benjamin : des vents violents et des fortes pluies attendus dans 19 départements
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 19 heures
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En résumé
19 départements en vigilance orange, dont la Manche, la Vendée, la Seine-Maritime, la Corse, la Corrèze et le Cantal.
Rafales jusqu’à 170 km/h et pluies dépassant les 100 mm localement.
Risque de submersion marine sur le littoral atlantique et méditerranéen.
Trafic ferroviaire suspendu en Normandie et perturbations dans plusieurs régions.
Retour progressif au calme attendu vendredi matin.
La tempête Benjamin frappe de plein fouet la France ce jeudi 23 octobre 2025. Dix-neuf départements ont été placés en vigilance orange par Météo-France, en raison de rafales violentes, de fortes précipitations et d’un risque de submersion marine. De la Normandie à la Corse, l’Hexagone fait face à un épisode météorologique intense qui a déjà provoqué des perturbations majeures dans les transports et inquiète les autorités locales.
Des rafales jusqu’à 170 km/h : la colère du vent
La nuit de mercredi à jeudi a été particulièrement agitée. Dès les premières heures du matin, des vents dépassant les 140 km/h ont été enregistrés sur la façade atlantique. À l’île de Ré, une rafale de 142 km/h a été mesurée, tandis qu’à Cap de la Hève, en Seine-Maritime, le vent a atteint 136 km/h.
En Bretagne, le littoral n’a pas été épargné. Groix, dans le Morbihan, a connu un pic de 125 km/h au cœur de la nuit. Sur la Manche et la Vendée, les rafales oscillent entre 100 et 120 km/h, provoquant la chute de nombreux arbres et des coupures d’électricité dans plusieurs communes.
Mais c’est la Corse qui devrait subir les plus violentes bourrasques dans la journée, avec des pointes prévues jusqu’à 170 km/h sur les reliefs exposés et les caps les plus avancés. Les autorités locales appellent les habitants à la plus grande prudence, notamment en évitant les déplacements inutiles et en sécurisant les habitations.
Dix-neuf départements en vigilance orange
Ce jeudi matin, Météo-France a placé 19 départements en vigilance orange pour vent violent, pluie-inondation ou vagues-submersion.Parmi eux :
La Manche, la Seine-Maritime et la Vendée, particulièrement exposées aux vents ;
La Corrèze et le Cantal, concernées par le risque d’inondations ;
La Charente-Maritime, les Landes, la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques, où de fortes vagues et des pluies soutenues sont attendues ;
Sans oublier la Corse-du-Sud et la Haute-Corse, menacées par des vents tempétueux et une mer démontée.
Météo-France souligne que “l’incertitude subsiste sur le creusement de la dépression Benjamin”, laissant la possibilité d’une aggravation du niveau de vigilance dans certaines régions au fil de la journée.
Pluies torrentielles et risques d’inondations
Si le vent reste la principale inquiétude sur le littoral, l’intérieur des terres n’est pas épargné par les fortes précipitations. En Corrèze, on a relevé 87,6 mm de pluie à Saint-Yrieix-le-Déjalat en moins de 24 heures. Dans le Cantal, les cumuls sont impressionnants : 114,9 mm à Prat-de-Bouc, 63 mm à Murat et 60,4 mm à Saint-Mamet.
Ces quantités équivalent à près d’un mois de pluie tombé en une journée dans certaines zones. Des rivières sont déjà sorties de leur lit et plusieurs routes de montagne ont été temporairement coupées. Les pompiers signalent de nombreuses interventions pour des caves et habitations inondées.
“La situation est très évolutive”, prévient un représentant de Météo-France. “Les sols sont saturés, et les précipitations attendues dans les prochaines heures pourraient provoquer des crues éclairs localement.”
La mer se déchaîne : risques de submersion sur le littoral
Les côtes atlantiques et méditerranéennes sont également en alerte en raison de la forte houle engendrée par Benjamin. Des vagues de plus de 8 mètres ont été observées au large de la Charente-Maritime et des Landes.
Les autorités redoutent des phénomènes de submersion, notamment dans les zones basses proches du littoral. Plusieurs communes ont mis en place des interdictions d’accès aux plages et aux ports, et les pêcheurs ont été invités à garder leurs bateaux à quai.
Dans certaines stations balnéaires, les maires ont activé leurs plans communaux de sauvegarde. “On craint des débordements dans les zones portuaires et sur les digues”, confie un élu de Vendée. “Avec des coefficients de marée élevés, le risque de submersion est bien réel.”
Le trafic ferroviaire fortement perturbé
SNCF a pris les devants : la quasi-totalité du trafic des trains en Normandie est suspendue ce jeudi, une mesure de précaution face aux vents violents annoncés. Seules trois lignes locales restent partiellement ouvertes.
Des retards et suppressions sont également signalés dans les régions Bretagne et Pays de la Loire, où les voies doivent être inspectées pour vérifier qu’aucun obstacle branches, câbles ou débris ne gêne la circulation.
Côté aérien, plusieurs vols ont été retardés à l’aéroport de Nantes-Atlantique, tandis que des liaisons maritimes entre le continent et la Corse pourraient être annulées dans la journée.
Une tempête sous surveillance : “Aucune région n’est épargnée”
Dans son bulletin matinal, Météo-France a averti : “Aucune région n’est épargnée par le temps très perturbé.”Le vent d’ouest, déjà violent sur le littoral, devrait balayer tout le territoire dans la journée, avec des rafales de 100 à 120 km/h, localement 130 km/h dans les terres.
Les régions du Sud-Ouest et du Massif central devraient connaître un épisode pluvieux intense, tandis que le Nord et la Normandie continueront de subir des vents tempétueux jusqu’à vendredi matin.
Les prévisionnistes restent prudents sur la suite : “Le cœur de la dépression pourrait encore se creuser, rendant les vents plus puissants et étendant la zone d’impact vers l’est.”
Les autorités appellent à la prudence
Face à cette tempête d’une intensité rare, les autorités multiplient les messages de prévention. Les habitants sont invités à limiter leurs déplacements, à rentrer les objets susceptibles de s’envoler (pots de fleurs, mobilier de jardin, poubelles) et à éviter les zones boisées et côtières.
Les préfectures des départements concernés ont activé les cellules de crise. Les services de secours sont en état d’alerte maximale, avec des renforts mobilisés dans les zones les plus exposées.
Dans certains villages du Cantal, les écoles resteront fermées par précaution, tandis que des routes départementales ont déjà été coupées par la chute d’arbres.
Benjamin, une tempête automnale typique mais intense
La tempête Benjamin est née d’une dépression atlantique qui s’est rapidement creusée dans la nuit de mercredi à jeudi, avant de traverser la France d’ouest en est. Ce type d’épisode, fréquent à l’automne, est souvent accompagné d’un coup de vent généralisé et de fortes précipitations.
Mais Benjamin se distingue par sa large étendue géographique et par la conjonction des risques : vent, pluie et submersion. “C’est une tempête de saison, mais elle se situe dans le haut du spectre en termes d’intensité”, explique un météorologue.
Les spécialistes rappellent que le réchauffement climatique accentue la fréquence et la violence de ces phénomènes. “Les océans plus chauds alimentent les systèmes dépressionnaires en énergie. On peut s’attendre à des tempêtes plus intenses à l’avenir.”
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Le retour au calme attendu vendredi
Selon les prévisions, la tempête Benjamin devrait s’éloigner progressivement vers l’Allemagne dans la nuit de jeudi à vendredi. Le vent faiblira sur la façade ouest, mais les pluies resteront marquées sur le Massif central et les Alpes.
Vendredi matin, seuls quelques départements du sud-est pourraient encore être placés en vigilance orange. Un rafraîchissement général des températures est attendu, accompagné de quelques averses résiduelles.
Dès le week-end, une amélioration temporaire est envisagée, avant le retour d’un nouveau front perturbé en début de semaine prochaine.
Un automne sous haute tension
La tempête Benjamin s’inscrit dans une série d’épisodes météorologiques violents ayant marqué cet automne 2025. En septembre déjà, la tempête Alyzée avait provoqué d’importants dégâts en Bretagne et en Normandie. Quelques semaines plus tard, c’est la dépression Carlo qui balayait le sud de la France avec des inondations records.
Pour les spécialistes, cette succession de tempêtes traduit “une instabilité atmosphérique persistante liée au dérèglement du courant-jet”, le flux d’air rapide qui circule en altitude et influence directement la météo européenne.
“Le problème, ce n’est pas seulement la puissance des tempêtes, mais leur fréquence,” alerte un climatologue. “Nous avons de moins en moins de répit entre deux épisodes violents.”
