
La tension monte en République démocratique du Congo (RDC). Mardi matin, l’ambassade de France à Kinshasa a été la cible d’un incendie provoqué par des manifestants en colère. Qualifiant ces attaques d’« inadmissibles », le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a fermement condamné les événements.

Des manifestations qui prennent pour cible plusieurs ambassades
Outre l’ambassade de France, d’autres représentations diplomatiques, notamment celles des États-Unis, de la Belgique et du Rwanda, ont également été attaquées. Les manifestants dénonçaient l’implication présumée du Rwanda dans le conflit qui ravage l’est du pays. Accusé par Kinshasa d’avoir « déclaré la guerre », le Rwanda est au centre de vives tensions qui alimentent une hostilité croissante.
Face à ces attaques, le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya Katembwe, a affirmé que les autorités avaient rétabli l’ordre et renforcé la sécurité autour des ambassades ciblées.
Goma, l’épicentre des violences
Pendant ce temps, dans l’est de la RDC, les affrontements s’intensifient à Goma. La ville, déjà meurtrie par des décennies de conflits, a vu les rebelles du M23, soutenus par Kigali selon Kinshasa, pénétrer ses faubourgs dimanche. Les combats ont fait au moins 17 morts et près de 370 blessés, selon des sources hospitalières relayées par l’AFP.
Ces violences s’inscrivent dans une crise vieille de trois décennies, exacerbée par la présence de milliers de soldats rwandais dans la région, comme l’ont souligné les Nations unies. Une nouvelle réunion du Conseil de sécurité est prévue ce mardi après-midi, après une précédente rencontre jugée peu concluante par le gouvernement congolais, qui déplore une absence de condamnation explicite du Rwanda.
Le saccage d’ambassades à Kinshasa et les affrontements meurtriers à Goma traduisent une instabilité préoccupante en RDC. Alors que les tensions continuent de croître, la communauté internationale est appelée à réagir avec fermeté pour prévenir une crise régionale aux conséquences dévastatrices.