Mort de D’Angelo, le génie insaisissable de la soul moderne
- MANAA Norredine 🔶 Journaliste
- 16 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 oct.
Icône discrète mais monumentale de la soul contemporaine, le chanteur et multi-instrumentiste américain D’Angelo est mort ce mardi 14 octobre 2025, à l’âge de 51 ans, des suites d’un cancer du pancréas. L’annonce de sa disparition a provoqué une onde de choc dans le monde de la musique : l’artiste, aussi rare qu’influent, avait profondément marqué la soul et le R&B de ces trente dernières années.
Né Michael D’Angelo Archer à Richmond, en Virginie, il s’impose dès 1995 avec Brown Sugar, premier album au succès retentissant. Son falsetto sensuel, hérité d’Al Green, se mêle alors aux grooves analogiques et aux rythmes hip-hop, inventant une nouvelle grammaire sonore : celle du neo soul. Ce mélange audacieux ouvre la voie à toute une génération d’Erykah Badu à Lauryn Hill, en passant par Bilal et, plus tard, Frank Ocean.
Mais c’est Voodoo (2000) qui le propulse au rang de figure mythique, notamment grâce au titre Untitled (How Does It Feel), dont le clip reste gravé dans la mémoire collective. Après des années de silence, son retour en 2014 avec Black Messiah confirme sa stature d’artiste visionnaire : un album incandescent, à la fois politique et spirituel, salué comme un chef-d’œuvre.
Le label RCA lui rend hommage comme à « un visionnaire sans égal, capable d’unir la soul, le funk, le gospel, le R&B et le jazz avec une sensibilité profondément hip-hop ». Nile Rodgers, DJ Premier, Tyler, The Creator ou The Alchemist ont tous exprimé leur émotion sur les réseaux sociaux. « Quelle triste perte », écrit Nile Rodgers, tandis que DJ Premier conclut sobrement : « Repose en paix, D’. Je t’aime, KING. »
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Trois albums seulement, mais chacun comme une pierre angulaire. D’Angelo laisse derrière lui une œuvre rare, traversée par la grâce, la sensualité et la recherche de vérité celle d’un artiste qui, à sa manière, aura redéfini la soul moderne.
