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Moldavie : la présidente Maia Sandu évoque une possible annulation des élections parlementaires

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En pleine journée électorale, la présidente moldave Maia Sandu a créé la surprise en déclarant que les résultats des élections parlementaires pourraient être annulés, évoquant de « graves accusations d'ingérence dans le processus électoral ».

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Cette déclaration intervient alors que le scrutin se déroule dans un climat tendu, marqué par plusieurs controverses. Les partis d’opposition ont dénoncé des restrictions d'accès injustifiées, tandis que des observateurs internationaux se sont vu refuser l’entrée sur le territoire ou l’accès aux bureaux de vote.

Autre point de friction : la limitation drastique du nombre de bureaux de vote à l’étranger, une mesure qui a principalement affecté la diaspora, majoritairement critique du gouvernement actuel.

« Si les faits qui nous sont rapportés sont confirmés, il est de notre devoir de protéger l’intégrité du vote et de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’annulation du scrutin », a déclaré Maia Sandu lors d’une allocution télévisée.

Les élections législatives de ce dimanche en Moldavie constituent un test crucial pour la démocratie du pays et son avenir européen. Ce scrutin intervient dans un climat particulièrement tendu, marqué par des accusations d’ingérences russes, des manipulations électorales présumées, et des divisions profondes entre pro-européens et partisans d’un rapprochement avec Moscou.


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L’ombre du Kremlin

À Chisinau comme à Bruxelles, les regards sont tournés vers ce petit pays de 2,6 millions d’habitants, devenu un véritable champ de bataille géopolitique. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Moldavie s’est engagée sur la voie d’un rapprochement accéléré avec l’Union européenne, avec laquelle elle a entamé des négociations d’adhésion en juin 2024.

Mais ce virage est contesté. Vladimir Poutine entend ramener la Moldavie dans le giron russe, à l’image de sa politique en Ukraine. Selon les services de renseignement européens, le Kremlin mènerait des campagnes de désinformation, d’achats de voix, et de financement occulte de partis pro-russes, dans le but de faire basculer le pouvoir à Chisinau.

« La Russie dépense des millions pour manipuler l’opinion publique moldave et influencer le vote », accusent les proches de la présidente Maia Sandu, farouchement pro-européenne.

Vendredi, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans la capitale en brandissant le drapeau européen, dénonçant les tentatives d’« ingérence » russe.

Des élections déjà contestées

Le scrutin est entaché d’accusations de fraudes, venues des deux camps. Le gouvernement est critiqué pour avoir :

  • limité l’accès des partis d’opposition à certains médias et bureaux de vote ;

  • restreint le nombre de bureaux de vote à l’étranger, notamment dans les pays à forte diaspora moldave ;

  • empêché l’accès à certains observateurs internationaux.

La présidente Sandu a même évoqué, ce dimanche, une possible annulation du scrutin, si les accusations d’ingérence sont confirmées. L’opposition dénonce une manœuvre anticipée pour délégitimer des résultats défavorables.

Certains opposants font un parallèle avec la Roumanie voisine, où le premier tour de la présidentielle de 2024 avait été annulé à la suite de soupçons de manipulation via TikTok, attribués à des réseaux russes.

La Transnistrie : une enclave sous contrôle russe

Autre facteur de tension : le scrutin se déroule partiellement en Transnistrie, une région séparatiste pro-russe de Moldavie, où des troupes russes sont stationnées depuis les années 1990. Le gouvernement a limité le nombre de bureaux de vote dans la région, invoquant des risques de fraudes massives. Moscou a dénoncé une tentative d’exclure une partie de l’électorat.

L’enjeu européen

Pour les électeurs moldaves, le choix est clair : continuer sur la voie de l’intégration européenne, ou retourner vers la sphère d’influence russe.

En octobre 2024, un référendum a vu la victoire étroite du camp pro-UE, malgré une campagne marquée par des tentatives de manipulation venues de l’étranger. Depuis, l’UE a renforcé son soutien à la Moldavie, lui accordant 1,9 milliard d’euros pour accélérer ses réformes économiques et institutionnelles.

Fin août, Emmanuel Macron, Friedrich Merz (chancelier allemand) et Donald Tusk (Premier ministre polonais) se sont rendus à Chisinau pour afficher leur soutien politique et diplomatique à la présidente Sandu.

« La Moldavie est devenue un laboratoire de la rivalité entre l’Union européenne et la Russie dans l’espace post-soviétique », analyse Florent Parmentier, chercheur à l’Ifri.

Un pays en crise

Au-delà des tensions géopolitiques, le scrutin se joue aussi sur fond de crise économique et sociale. L’arrêt des livraisons de gaz bon marché russe, l’inflation galopante, et l’émigration massive pèsent lourdement sur l’opinion publique.

Plus d’un million de Moldaves vivent à l’étranger. Leur vote pourrait faire basculer le scrutin, mais l’accès limité aux bureaux de vote hors du pays a soulevé la colère de nombreux expatriés.


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L'opposition, de son côté, accuse la présidente de vouloir délégitimer un scrutin potentiellement défavorable à son parti. Des manifestations sporadiques ont déjà été signalées à Chisinau et dans plusieurs villes du pays.


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Une démocratie sous tension

La Moldavie, candidate à l’Union européenne depuis 2022, traverse une période politique délicate, prise entre les pressions de Moscou et le soutien occidental à son gouvernement pro-européen. Ce scrutin était censé marquer une étape clé dans son rapprochement avec Bruxelles. Il pourrait désormais ouvrir une crise politique majeure.

 
 

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