Liquidation chaotique aux Galeries Lafayette de Marseille : bagarres, vols et fermeture d’urgence
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 9 heures
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Scènes de cohue et de tension ce mercredi 15 octobre à Marseille. L’annonce de la liquidation totale des deux magasins Galeries Lafayette, situés au Centre Bourse et au Prado Shopping, a attiré des centaines de clients avides de bonnes affaires. Mais la première journée de soldes exceptionnelles s’est rapidement transformée en chaos. Entre mouvements de foule, bagarres, tentatives de vols et agents de sécurité débordés, les deux enseignes ont dû fermer leurs portes prématurément en milieu d’après-midi.
Tout avait pourtant commencé dans une ambiance bon enfant. Dès l’aube, des clients s’étaient massés devant les vitrines, prêts à profiter de réductions allant jusqu’à 80 %. « Depuis 9 heures, j’envoie des photos à mes amis, c’est hallucinant », raconte Jean-Baptiste, ravi de pouvoir s’offrir quelques pièces à bas prix. Vers 10 heures, les portes s’ouvrent enfin : les premiers clients se précipitent à l’intérieur, provoquant quelques bousculades. Mais très vite, la tension monte.

« On avait fait plus d’une heure de queue, puis une cinquantaine de personnes ont voulu forcer l’entrée. Les portes ont cédé, et des agents ont été écrasés », témoigne Sarah, encore choquée. D’autres, comme Salhia, ont dû quitter le magasin sans leurs achats : « J’étais sur le point de passer en caisse, quand la sécurité a tout fermé. » En début d’après-midi, les responsables du Centre Bourse décident d’interrompre la vente et d’évacuer le centre commercial par mesure de sécurité. Même constat au Prado Shopping, où les files d’attente interminables en caisse ont fini par paralyser l’espace de vente.
Dans la matinée, plus de 900 clients avaient déjà été comptabilisés à l’entrée du magasin. Certains, comme Camille, avaient même repéré les produits plusieurs jours avant l’ouverture : « Il y avait de jolies marques à prix cassés, c’était l’occasion ou jamais. » Mais face à la foule et aux altercations, la sécurité a dû réguler les accès dès la première heure.
Derrière cette frénésie d’achats, un goût amer persiste. Car cette liquidation signe aussi la fin d’une époque pour les salariés des Galeries Lafayette de Marseille. « Cela fait 35 ans que je travaille ici. Voir le magasin dans cet état, c’est un déchirement », confie Michelle Fanucchi, élue FO et secrétaire du CSE. « Le 29 novembre, jour de la fermeture définitive, ce sera très dur. »
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Malgré les incidents, les enseignes marseillaises prévoient de rouvrir dès jeudi matin, espérant que la suite de la liquidation se déroule dans le calme. Mais cette première journée aura laissé des traces : celles d’une foule prête à tout pour profiter des dernières bonnes affaires, dans un climat mêlant désespoir économique et nostalgie d’un grand nom du commerce français.