La Syrie dément les rumeurs de déploiement américain à Damas et évoque un “changement d’ère”
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication

- il y a 6 jours
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Le ministère syrien des Affaires étrangères a fermement démenti jeudi les informations selon lesquelles les États-Unis s’apprêteraient à déployer un contingent militaire sur une base aérienne à Damas. L’agence officielle SANA a rapporté qu’une source du ministère a qualifié ces affirmations de « fausses », dénonçant des rumeurs « dépourvues de tout fondement ».
Un démenti catégorique
« Les informations relayées par certains médias étrangers concernant un déploiement américain sur une base aérienne à Damas sont totalement infondées », a déclaré la source citée par SANA. Selon cette dernière, la position des États-Unis connaît actuellement « une transformation », marquant le passage vers « une interaction directe avec le gouvernement central syrien à Damas et le soutien à l’unité du pays, tout en rejetant toute tentative de division ».
Le communiqué ajoute que « des efforts sont en cours pour transférer à Damas les partenariats et accords qui étaient auparavant conclus avec des entités temporaires », dans le cadre d’une « coordination politique, militaire et économique conjointe ».
La même source a souligné que « la Syrie, dans sa nouvelle ère, progresse résolument vers le renforcement de la stabilité nationale et le développement d’une coopération fondée sur la souveraineté et le respect mutuel ».
Les allégations initiales de Reuters
Quelques heures avant ce démenti, Reuters avait rapporté, citant plusieurs sources diplomatiques et militaires, que Washington envisagerait d’établir une présence sur une base aérienne proche de Damas. Selon l’agence, ce déploiement aurait pour but de faciliter un futur accord de sécurité entre la Syrie et Israël, prévoyant notamment la création d’une zone démilitarisée dans le sud syrien sous supervision américaine.
Les sources citées par Reuters affirmaient que des vols de reconnaissance américains, notamment des appareils C-130 Hercules, auraient déjà atterri sur la piste de la base concernée. Interrogé sur le sujet, un responsable américain s’est abstenu de tout commentaire, déclarant seulement : « Nous ne communiquons pas sur les lieux où nos forces opèrent ou pourraient opérer. »

Une lecture stratégique : entre ouverture et prudence
Ce double discours des rumeurs de déploiement d’un côté, un démenti officiel de l’autre intervient dans un contexte régional en mutation. Depuis plusieurs mois, Washington aurait entrepris de réduire progressivement sa présence militaire dans le nord-est syrien, notamment dans les zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS), tout en explorant une nouvelle forme de coordination avec Damas.
Pour plusieurs analystes du Moyen-Orient, le démenti syrien ne signifie pas forcément l’absence de contacts. Il traduirait plutôt une volonté de contrôler la narration publique, dans un pays où toute présence militaire étrangère non autorisée demeure extrêmement sensible. Damas, alliée traditionnelle de la Russie et de l’Iran, chercherait à préserver son image de souveraineté tout en testant les contours d’une possible réouverture vers Washington, à un moment où la diplomatie syrienne tente de se réinsérer dans le jeu régional.
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Des enjeux géopolitiques majeurs
Si elle se confirmait, une présence américaine à proximité directe de la capitale syrienne représenterait un tournant historique dans les relations entre les deux pays, rompues depuis le début du conflit en 2011.Un tel rapprochement bouleverserait les équilibres existants, notamment vis-à-vis de Moscou et Téhéran, partenaires militaires de longue date de la Syrie. Pour Israël, un accord encadré par Washington pourrait offrir une garantie supplémentaire de sécurité le long de la frontière nord, alors que la région reste marquée par les tensions liées à la guerre à Gaza et aux échanges de tirs avec le Hezbollah au Liban.
À ce stade, toutefois, aucune preuve concrète n’atteste d’un déploiement américain effectif à position syrienne officielle reste inchangée : pas de troupes américaines sur le sol national et un attachement réaffirmé à la souveraineté et à l’unité territoriale du pays.






























