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L’OTAN accusée par Moscou de préparer un blocus de la région de Kaliningrad

L’OTAN accusée par Moscou de préparer un blocus de la région de Kaliningrad
 Alexandre Grouchko  vice-ministre russe des Affaires étrangères

Le ton monte une nouvelle fois entre la Russie et l’OTAN. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, a affirmé que l’Alliance atlantique « travaille sur un scénario de blocus » de la région russe de Kaliningrad, enclave stratégique sur la mer Baltique.

Selon lui, la Baltique, autrefois « un espace de coopération », est devenue par les efforts de l’OTAN « une zone de confrontation ». Grouchko accuse l’Alliance d’avoir « militarisé les pays baltes » et d’y avoir déployé des forces et des moyens militaires considérables.


L’OTAN accusée par Moscou de préparer un blocus de la région de Kaliningrad
Zone baltique

Kaliningrad, un point chaud sur la carte européenne

La région de Kaliningrad  anciennement Königsberg est un territoire russe isolé du reste du pays, coincé entre la Pologne et la Lituanie, tous deux membres de l’OTAN.Cette enclave abrite des bases navales, des systèmes de missiles balistiques Iskander, et une importante garnison de la flotte russe de la Baltique.

Sa position en fait un verrou stratégique : elle contrôle à la fois les routes maritimes de la mer Baltique et le corridor de Suwałki, une étroite bande de terre reliant la Pologne à la Lituanie et donc le seul passage terrestre reliant les pays baltes au reste du territoire de l’Alliance.

Les analystes militaires occidentaux qualifient souvent ce corridor d’« Achille de l’OTAN », car il serait extrêmement vulnérable en cas de crise majeure avec Moscou.



Mark Rutte.
Mark Rutte.

L’OTAN dément tout projet offensif

Du côté de l’OTAN, aucune confirmation ne vient étayer les accusations russes.Les responsables de l’Alliance rappellent que les exercices récents — comme Steadfast Defender 2024, le plus grand depuis la fin de la Guerre froide visent uniquement à renforcer la défense collective des États membres et à garantir la sécurité du flanc oriental, face aux menaces perçues venant de la Russie.

Selon un communiqué de l’OTAN, ces manœuvres « ne ciblent aucun pays en particulier » et « respectent pleinement les engagements internationaux ».Cependant, ces exercices incluent régulièrement des scénarios de défense autour du corridor de Suwałki, ce qui alimente la perception russe d’un encerclement progressif.



L’OTAN accusée par Moscou de préparer un blocus de la région de Kaliningrad
Carte de Kalingrad

La Baltique, de mer de coopération à zone de tension

Avant l’invasion de l’Ukraine en 2022, la mer Baltique était souvent considérée comme un espace de dialogue et d’échanges économiques entre la Russie et ses voisins européens.Mais depuis, la dynamique a profondément changé :

  • L’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN a transformé la Baltique en une « mer quasi otanienne », encerclant presque totalement la Russie.

  • Les États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) accueillent désormais en permanence des troupes et des équipements alliés dans le cadre des bataillons multinationaux de l’Alliance.

  • Des infrastructures militaires bases, radars, systèmes de défense aérienne — se multiplient dans la région.

Pour Moscou, cette évolution traduit une « militarisation dangereuse » de la Baltique, qui menace directement sa sécurité nationale.


Un discours de confrontation

Les propos d’Alexandre Grouchko s’inscrivent dans une rhétorique désormais bien établie à Moscou : celle d’une Russie assiégée par un Occident expansionniste.En dénonçant un hypothétique « blocus » de Kaliningrad, le vice-ministre cherche à délégitimer la présence accrue de l’OTAN sur le flanc est et à mobiliser le public russe autour d’un sentiment de menace extérieure.

Les experts estiment que ces déclarations servent aussi à justifier un renforcement militaire dans l’enclave déjà fortement équipée et à préparer l’opinion à une possible escalade en cas d’incident dans la région.



 Alexandre Grouchko
 Alexandre Grouchko

Si l’idée d’un véritable blocus reste hautement improbable car elle équivaudrait à un acte de guerre directe —, la multiplication des patrouilles, des survols militaires et des exercices conjoints dans la Baltique augmente le risque d’incident non maîtrisé.

Les analystes rappellent que la zone est densément surveillée, traversée par des routes commerciales vitales et fréquentée par les marines de plusieurs pays.Le moindre malentendu entre avions ou navires militaires pourrait déclencher une crise grave.


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La déclaration d’Alexandre Grouchko illustre la détérioration rapide du climat de sécurité en Europe du Nord.Entre la Russie, qui renforce son bastion de Kaliningrad, et l’OTAN, qui consolide son flanc oriental, la mer Baltique est passée du statut de « mer de coopération » à celui de théâtre potentiel de confrontation.

Même si l’Alliance nie tout plan de blocus, le simple fait que ce scénario soit évoqué à Moscou montre combien la méfiance mutuelle s’est installée des deux côtés.

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