Israël continue ses bombardements sur Gaza.
- MANAA Norredine 🔶 Journaliste

- il y a 18 heures
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Dernière mise à jour : il y a 1 heure

Depuis l’instauration d’un cessez‑le‑feu début octobre 2025, censé marquer une trêve durable entre Israël et le Hamas, les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ne se sont pas interrompus. Le fragile accord est mis à rude épreuve, tandis que les civils gazaouis continuent de payer un prix effroyable.
Des frappes toujours actives malgré la trêve
L’armée israélienne a poursuivi les raids dans plusieurs secteurs de Gaza, notamment à Khan Younis et dans l’est de Gaza. Des obus d’artillerie, des frappes de drones et des tirs d’hélicoptère ont été rapportés ce qui suggère que, malgré l’annonce d’une pause officielle, certains contingents militaires israéliens n’ont pas abandonné leurs opérations.
Un lourd bilan humain
La Défense civile à Gaza indique qu’au moins 45 personnes ont été tuées lors de frappes aériennes, même après la mise en application du cessez‑le‑feu. Parmi les victimes figurent des enfants, des femmes, ainsi que des personnes déplacées qui trouvaient refuge dans des tentes. Plus récemment, un nouveau bilan fait état d’au moins 32 morts, dont 12 enfants et 8 femmes. Ces frappes ont visé des zones densément peuplées, y compris des quartiers où vivent des familles déplacées.
Le discours officiel d’Israël : des “violations” du cessez‑le‑feu comme justification
L’armée israélienne prétend que ces attaques sont des réponses à des « violations du cessez‑le‑feu », notamment des tirs supposés de combattants du Hamas vers des troupes d’Israël dans la zone tampon près de Khan Younis. Cependant, certaines de ces affirmations sont contestées : pour l’instant, aucune perte israélienne massive n’a été confirmée lors des événements récents, ce qui soulève des questions sur la nature des frappes.
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme que la guerre « n’est pas terminée » : selon lui, l’objectif de démantèlement du Hamas reste central, et les trêves sont temporaires. Ce positionnement dur semble contredire l’idée d’un cessez‑le‑feu véritablement stabilisé.
Réactions internationales et humanitaires
Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la situation. Des responsables humanitaires ont alerté sur le blocage d’aide, les conditions de vie catastrophiques à Gaza et le fait que le cessez‑le‑feu, sans mécanisme de vérification solide, reste très vulnérable. Dans ce contexte, la population gazaouie, déjà épuisée par des mois de conflit, peine à croire en une trêve sincère, alors que les attaques continuent au rythme d’une “pause” plus théorique que réelle.
Pourquoi ces frappes persistent
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation :
Stratégie militaire Israël pourrait percevoir le cessez‑le‑feu non comme une fin de tout conflit, mais comme une phase de repli ou de repositionnement, tout en gardant la capacité de frapper quand cela lui semble nécessaire.
Absence de mécanisme robuste de contrôle . Si le cessez‑le‑feu ne prévoit pas de dispositif de vérification indépendant les violations sont difficiles à sanctionner.
Pression politique : sur le plan interne, l’influence des faucons politiques et des milieux sécuritaires en Israël pourrait pousser à maintenir une posture offensive. Plusieurs analystes et acteurs humanitaires estiment que certains courants du pouvoir israélien souhaitent aller bien au‑delà de simples opérations militaires, en envisageant de raser de larges zones de Gaza, de pousser ses habitants à l’exode et de reprendre un contrôle territorial direct.
Dilemme humanitaire : le maintien des bombardements tout en signant un cessez‑le‑feu pose un dilemme moral et politique : permettre l’aide humanitaire d’un côté, mais risquer de détruire des zones de refuge de l’autre.
Si cette dynamique continue, le cessez‑le‑feu risque de devenir un accord de façade : d’un côté, des diplomates pourront parler de “trêve” et d’avancées ; de l’autre, les civils continuent d’être tués, les infrastructures détruites, et la confiance dans un véritable apaisement s’effrite.
Les bailleurs de fonds humanitaires, quant à eux, font face à une tension urgente : comment envoyer de l’aide si les bombardements ne cessent pas ? Et comment garantir que cette aide ne soit pas ciblée, ou que les zones stabilisées pendant les trêves ne soient pas de nouveau détruites ?
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Enfin, sur le plan géopolitique, la communauté internationale doit se décider : maintenir une pression diplomatique forte pour faire respecter la trêve, ou risquer que celle-ci devienne un simple épisode dans la longue chronologie du conflit.






























