Syrie : Le président Ahmed al-Charaa aurait demandé à Moscou le retour des troupes russes dans le sud du pays
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- 15 oct.
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Dernière mise à jour : 17 oct.
Selon des informations de Reuters, le président intérimaire syrien Ahmed al‑Charaa aurait profité de sa récente visite en Russie pour demander à Vladimir Poutine le redéploiement de troupes russes dans le sud de la Syrie. Cette demande s’inscrirait dans un contexte de tensions accrues avec Israël, qui exercerait une pression croissante en faveur de l’élargissement de la zone démilitarisée frontalière.
Un soutien militaire pour faire face à Israël
Selon la source citée, al‑Charaa aurait exprimé la nécessité de rétablir une présence militaire russe dans le sud syrien, en particulier sous forme de forces de police militaire, afin de servir de force de dissuasion contre de potentielles incursions israéliennes.
D’après les éléments relayés, cette demande vise à réaffirmer la souveraineté syrienne dans les régions frontalières, alors que Tel‑Aviv aurait récemment intensifié ses pressions pour élargir la zone démilitarisée instaurée à la suite des accords d’armistice de 1974. La Russie avait auparavant déployé des policiers militaires dans cette zone à partir de 2018, mais leur présence s’était réduite dans le contexte de la guerre en Ukraine et de redéploiements stratégiques russes.
Une visite axée sur la sécurité et l’économie
Outre les questions de sécurité, le président syrien aurait également sollicité des concessions économiques de la part de Moscou, notamment la reprise des livraisons de céréales à des conditions préférentielles, afin de répondre à la crise alimentaire persistante dans le pays.
Ahmed al‑Charaa, qui dirige le gouvernement de transition syrien depuis janvier 2025, tente de renforcer les partenariats régionaux et internationaux dans un contexte de reconstruction économique et de redéfinition des alliances post-Assad.
Le positionnement de la Russie : entre continuité et prudence
La Russie reste un acteur clé du dossier syrien, notamment depuis son intervention militaire en 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad. Toutefois, depuis 2022, Moscou a significativement réduit sa présence militaire active en Syrie, concentrant ses efforts sur d'autres fronts, notamment en Ukraine.
Le retour d’une présence russe plus marquée dans le sud syrien poserait des enjeux diplomatiques délicats. D’un côté, il s’agirait de consolider l’influence russe dans une région stratégique ; de l’autre, cela risquerait d’entrer en conflit avec les intérêts israéliens, que Moscou ménage prudemment depuis plusieurs années.
Israël et la zone démilitarisée : un équilibre fragile
Israël, qui contrôle le plateau du Golan depuis 1967 (et l’a annexé unilatéralement en 1981), surveille étroitement les activités militaires dans le sud de la Syrie. L'État hébreu a mené des centaines de frappes aériennes contre des positions du Hezbollah ou des forces iraniennes dans la région, affirmant défendre sa sécurité nationale contre l’implantation d’unités hostiles à proximité de sa frontière.
Toute tentative de Damas pour renforcer sa présence militaire ou celle de ses alliés dans cette zone sensible est systématiquement perçue comme une menace par Tel-Aviv.
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À l’heure actuelle, aucune déclaration officielle du Kremlin ni du gouvernement syrien n’a confirmé la teneur exacte des discussions entre Ahmed al‑Charaa et Vladimir Poutine.
Si elle se confirmait, cette demande marquerait une étape importante dans la reconfiguration des relations russo-syriennes, et soulignerait la volonté de Damas de s’appuyer sur Moscou pour stabiliser militairement les régions du sud face aux pressions extérieures.
Un nouveau chapitre pour la Syrie
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad début 2025, Ahmed al‑Charaa dirige un gouvernement de transition chargé d’organiser des élections et de restaurer l’autorité de l’État dans un pays morcelé par des années de guerre civile. Cette période de transition est marquée par de nouvelles dynamiques diplomatiques et une tentative de rééquilibrer les alliances, en maintenant un lien stratégique avec la Russie tout en rouvrant certains canaux arabes et régionaux.
