Londres claque la porte : le Royaume-Uni refuse de payer 6,5 milliards d’euros pour le programme de défense européen SAFE
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 13 heures
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Les tensions entre Londres et Bruxelles repartent à la hausse. Le Royaume-Uni a refusé de verser jusqu’à 6,5 milliards d’euros pour rejoindre le programme européen SAFE (Security Action For Europe), un fonds destiné à stimuler l’industrie de défense de l’Union européenne.
Selon Bloomberg, la Commission européenne avait proposé à Londres une contribution comprise entre 4 et 6,5 milliards d’euros, assortie de frais administratifs supplémentaires estimés entre 150 et 200 millions d’euros. Une facture jugée excessive par le gouvernement britannique.
« Nous ne conclurons que des accords qui apportent une réelle valeur ajoutée au Royaume-Uni et à son industrie », a déclaré un porte-parole du gouvernement britannique, précisant qu’aucun accord n’avait encore été trouvé.

Un désaccord stratégique en pleine crise internationale
Le programme SAFE, doté de 150 milliards d’euros, vise à accorder des prêts aux pays européens pour moderniser leur base industrielle et soutenir la production d’équipements militaires communs, drones, missiles, cybersécurité, etc. Une condition stricte s’applique toutefois : 65 % de la valeur des équipements financés doivent provenir d’un État membre de l’UE.
Pour Londres, cette exigence et la contribution financière demandée limitent la rentabilité de la participation britannique. Pourtant, certains responsables britanniques redoutent qu’un refus d’y adhérer n’envoie un mauvais signal à Moscou, alors que la guerre en Ukraine se poursuit.
L’Europe divisée sur la position britannique
Au sein des Vingt-Sept, les avis divergent. Certaines capitales jugent la contribution exigée « disproportionnée » et plaident pour un compromis avec Londres. D’autres, en revanche, veulent appliquer strictement les règles d’accès au programme.
La situation s’est encore tendue lundi : selon le Financial Times, Ursula von der Leyen aurait évité une rencontre avec Keir Starmer en marge de la COP 30 au Brésil, alimentant la crispation diplomatique.

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Ultimatum européen
Les 19 États membres ayant manifesté leur intérêt pour SAFE doivent déposer leur candidature d’ici au 30 novembre. Parmi les principaux bénéficiaires pressentis figurent la France, la Pologne, la Hongrie et la Roumanie.
Reste à savoir si Londres tentera d’obtenir un tarif préférentiel ou si le Royaume-Uni se tiendra définitivement à l’écart d’un projet présenté comme la colonne vertébrale de la défense européenne.



















