La rentrée politique bouleversée par la chute annoncée de François Bayrou
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication

- 29 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 août

Comme chaque fin d’été, la classe politique française fait sa rentrée entre universités d’été, grands rassemblements et discours stratégiques. Mais cette année, l’ambiance est bien différente : le spectre d’une dissolution de l’Assemblée nationale plane et l’avenir de François Bayrou semble déjà scellé.
Bayrou fragilisé, Matignon dans le viseur
En annonçant l’organisation d’un vote de confiance le 8 septembre, François Bayrou a pris le risque ultime. Isolé, il a déjà contre lui le Rassemblement national et la gauche, qui ont promis de voter sa chute. Ses chances de survie politique apparaissent infimes. Résultat : les ambitions se libèrent, les manœuvres s’accélèrent, et chacun se projette déjà vers Matignon… ou l’Élysée.
« Cette année, ça va encore, l’an prochain, ça risque d’être sanglant », glissait déjà un cadre macroniste en juin. La prophétie se confirme.

Tous les regards tournés vers Châlons
Première grande scène politique de la saison : la foire agricole de Châlons, inaugurée par Bayrou lui-même. Dès ce week-end, les allées verront défiler Jordan Bardella, déjà en position de force si une dissolution survient, et Michel Barnier, décidé à rejouer un rôle majeur en 2027 tout en préparant son retour à l’Assemblée via une candidature à Paris.
De son côté, Édouard Philippe, qui a officialisé sa candidature présidentielle l’été dernier, fait sa rentrée à Saint-Maur (Val-de-Marne). Tout en réaffirmant son soutien à Bayrou, il juge les législatives anticipées « assez inéluctables » si le blocage persiste. Une manière subtile de se poser en recours tout en critiquant Emmanuel Macron et ses rivaux de droite.

La gauche en ordre de bataille
À Blois, le Parti socialiste ouvre son université d’été. Olivier Faure s’y voit déjà à Matignon et affiche une alternative crédible à la crise en annonçant un contre-budget pour 2026. Non loin, à Châteaudun, Benoît Hamon, François Ruffin et Clémentine Autain multiplient les signaux en faveur d’une candidature commune à la présidentielle, rejoints par Lucie Castets, l’ex-candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon.

La droite cherche son souffle
Plus discret, Laurent Wauquiez organise sa traditionnelle ascension du Mont Mézenc. Occasion pour lui de régler ses comptes avec Bruno Retailleau, son rival interne victorieux au printemps, et de rappeler qu’il demeure une figure incontournable de la droite parlementaire. Les députés LR, irrités par la décision du ministre de l’Intérieur d’apporter leur soutien à Bayrou sans concertation, pourraient bien tendre l’oreille.
Macronistes et ambitions présidentielles
Chez les macronistes, l’unité forcée se joue à Paris autour de Territoires de progrès, vitrine sociale-démocrate de la majorité, avec la présence remarquée de Gabriel Attal et Élisabeth Borne.

Dimanche, Gérald Darmanin fera sa rentrée à Tourcoing. Entre saucisses, frites et bières, le ministre de la Justice hésite encore entre soutenir Édouard Philippe ou se lancer dans la course de 2027. L’an dernier, il avait profité de ce rendez-vous populaire pour fonder son mouvement, Les Populaires.
Zemmour, le retour d’Orange

Enfin, dans le Vaucluse, Éric Zemmour tentera de réactiver sa base militante lors de son université d’Orange. Plus discret médiatiquement ces derniers mois, il prononcera un discours attendu après celui de Sarah Knafo, sa compagne et députée européenne.






























