La Finlande appelle la Chine à agir sur la Russie
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication

- il y a 19 heures
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La ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, a exhorté la Chine à user de son influence pour freiner la guerre menée par la Russie en Ukraine. Dans une série de déclarations récentes, la cheffe de la diplomatie finlandaise a critiqué le rapprochement entre Pékin et Moscou, estimant que la Chine « n’a pas choisi le bon moment ni le bon endroit » pour renforcer ses liens avec un pays qu’elle décrit comme « agressif » et « violant le droit international ».
Un message direct à Pékin
Selon Valtonen, la Chine dispose d’un levier considérable sur la Russie et pourrait contribuer à faire cesser la guerre si elle le souhaitait réellement.
« Nous espérons que Pékin utilisera son influence pour convaincre Moscou de mettre fin à la guerre », a-t-elle déclaré.
La ministre a souligné que, si la coopération sino-russe reste pour le moment avantageuse pour Pékin — notamment grâce à l’accès privilégié aux ressources énergétiques russes —, la Chine ne doit pas se rendre complice du contournement des sanctions internationales.
« Il est crucial que la Chine n’autorise pas la Russie à obtenir des équipements à double usage ou à contourner les sanctions européennes », a-t-elle insisté.
Une inquiétude croissante à Helsinki
Depuis son adhésion à l’OTAN en 2023, la Finlande, qui partage plus de 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie, adopte une ligne particulièrement ferme vis-à-vis de Moscou. Elina Valtonen a rappelé que la Russie « reste une menace majeure » pour la sécurité régionale et européenne, même après plus de deux ans de guerre en Ukraine.
Helsinki redoute également les effets indirects de l’alliance entre la Russie et la Chine. Selon Valtonen, la dépendance économique croissante de Moscou vis-à-vis de Pékin crée un rapport de forces déséquilibré, dans lequel la Russie agit comme un « partenaire junior pratique », utile à la Chine pour sécuriser ses approvisionnements énergétiques tout en affaiblissant l’Occident.
L’Europe en quête d’un engagement chinois
L’appel de la Finlande s’inscrit dans une stratégie plus large de l’Union européenne, qui cherche à impliquer la Chine dans la résolution du conflit. Plusieurs capitales européennes — dont Paris, Berlin et désormais Helsinki — estiment que Pékin pourrait jouer un rôle clé pour réduire le soutien économique et technologique à l’effort de guerre russe.
Cependant, la position chinoise reste ambivalente. Pékin se présente comme un acteur neutre, prônant la paix, tout en entretenant des échanges commerciaux record avec la Russie. Cette ambiguïté alimente la méfiance des pays européens, qui redoutent que la Chine ne contribue indirectement à la résilience de Moscou face aux sanctions occidentales.
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Un appel symbolique mais stratégique
Pour la Finlande, petite puissance frontalière mais membre récent de l’OTAN, cette prise de position est autant diplomatique que stratégique. En appelant publiquement la Chine à « s’occuper de la Russie », Elina Valtonen cherche à placer Pékin face à ses responsabilités de grande puissance et à renforcer la coordination transatlantique sur la question ukrainienne.
Cet appel témoigne aussi d’une évolution dans la diplomatie européenne : il ne s’agit plus seulement de contenir la Russie, mais aussi d’impliquer les autres puissances, y compris la Chine, dans la défense du droit international et de la stabilité mondiale.






























