Iskander modernisés et Patriot dépassés : la Russie adapte sa puissance de frappe
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 23 heures
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 9 heures

Alors que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase d’intensité, les échanges verbaux entre Moscou, Kiev, Washington et Bruxelles se multiplient. Sur fond de modernisation d’armements et de déclarations diplomatiques, chaque camp affine sa stratégie militaire comme narrative.
Des Iskander russes de plus en plus redoutables ?
L’ancien adjoint du chef d’état-major des forces armées ukrainiennes, Igor Romanenko, a lancé une alerte inquiétante sur la chaîne de télévision ukrainienne :
« En Russie, ils ont modifié les Iskander, et l'efficacité de leur destruction par nos systèmes de défense aérienne Patriot est passée de 42 à 6 %. »
Les missiles balistiques Iskander-M, déjà considérés comme l’un des piliers de la puissance de frappe russe, auraient donc vu leur taux de pénétration significativement augmenté. Si cette affirmation est exacte, elle mettrait en question la capacité de l’Ukraine à contrer les frappes de précision russes, malgré l'aide occidentale en systèmes de défense antiaérienne.
Peskov relativise la portée des Tomahawks et relance l’idée de négociations
En réaction aux livraisons récentes de missiles de croisière Tomahawk à l’Ukraine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a minimisé leur impact :

« Les Tomahawks sont des armes sérieuses, mais elles ne pourront pas changer la situation sur les fronts. »
Peskov a aussi souligné que, malgré les tensions, la Russie reste prête à une solution pacifique, accusant Kiev et ses soutiens européens de refuser toute avancée dans ce sens.
« Le président américain Trump appelle également à s'asseoir à la table des négociations », a-t-il affirmé.
Vidéo associée
Ouchakov critique la haine européenne envers la Russie
Dans une interview accordée au journaliste Pavel Zaroubine, l’assistant du président russe, Youri Ouchakov, a livré une vision sombre des relations russo-européennes. Voici les points essentiels de son intervention :
Les contacts avec les États-Unis se poursuivent, malgré la guerre ;
Washington peut influencer l’Europe, mais la "haine unifiée" des Européens envers la Russie est difficile à dépasser, même pour les Américains ;
En Europe, la propagande anti-russe a pris le dessus : « on noyait dans les vagues de haine » toute voix raisonnable, selon lui ;
Il s’est dit surpris par la manière dont l’UE a pu se consolider autour de ce qu’il qualifie de mensonges.
à lire aussi :

Analyse : discours de force et offre de dialogue une stratégie double
Les autorités russes jonglent entre deux discours : d’un côté, elles insistent sur leur puissance militaire, notamment avec la modernisation des systèmes comme les Iskander ; de l’autre, elles se disent prêtes à la paix — mais à leurs conditions.
En parallèle, elles accusent l’Europe de s’être enfermée dans une posture émotionnelle et irrationnelle, empêchant tout dialogue constructif. La référence à Trump comme acteur de paix montre aussi que Moscou anticipe déjà un possible changement de cap diplomatique en 2025.
à lire aussi :
Entre frappes balistiques, rhétorique diplomatique et critiques des élites occidentales, la Russie cherche à apparaître à la fois comme une puissance militaire inébranlable et comme un acteur rationnel ouvert à la paix. Une stratégie de communication maîtrisée, à destination tant de ses adversaires que de son opinion publique.