Gaza : Paix ou tutelle américaine ?
- MANAA Norredine 🔶 Journaliste

- il y a 3 jours
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Le 17 novembre 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté en faveur du plan de paix en 20 points proposé par Donald Trump pour Gaza. Le texte a été approuvé par 13 voix, avec deux abstentions Russie et Chine et marque un tournant dans la gouvernance du territoire palestinien. Mais derrière le vernis diplomatique, cette décision soulève de lourdes questions sur la souveraineté de Gaza et sur le rôle direct que Washington entend jouer dans sa gestion.
Une « paix » sous contrôle américain
Le plan prévoit le déploiement d’une Force internationale de stabilisation dans Gaza, chargée de surveiller les frontières, désarmer les groupes armés et superviser la reconstruction. Mais cette force n’est pas neutre : elle agit sous mandat international piloté en grande partie par les États-Unis, donnant à Washington un rôle de gardien stratégique du territoire.
Parallèlement, une autorité transitoire, le « Conseil de paix », sera mise en place pour administrer Gaza. Donald Trump, qui s’affiche comme un arbitre central, y joue un rôle direct, ce qui pose la question : s’agit-il d’un véritable mécanisme de paix ou d’une tutelle déguisée sur la vie politique palestinienne ?
Réactions et tensions
Hamas a immédiatement rejeté le plan, dénonçant une tentative de désarmement forcé et un contrôle étranger sur Gaza.
Des associations de défense des droits des Palestiniens dénoncent un mandat inquiétant, accordant aux États-Unis et à Israël une influence disproportionnée, sans tenir compte des aspirations réelles de la population.
Sur le plan diplomatique, ce vote met en lumière la fracture au sein du Conseil de sécurité, avec la Chine et la Russie qui refusent de légitimer ce que certains qualifient de « paix imposée d’en haut ».
Une paix illusoire ?
Le plan prévoit un mandat limité jusqu’en 2027, laissant planer une incertitude sur l’après-transition. Les Palestiniens pourraient voir une reconstruction matérielle rapide, mais sans véritable autonomie politique. Cette « paix » pourrait donc se transformer en dépendance institutionnelle et militaire, où la souveraineté locale est subordonnée aux intérêts américains et israéliens.
Un tournant géopolitique contesté
Le vote du Conseil de sécurité confère à Trump et aux États-Unis une légitimité internationale pour orchestrer Gaza, mais le risque est clair : sans adhésion populaire et sans dialogue réel avec les acteurs palestiniens, ce plan pourrait exacerber les tensions et renforcer la radicalisation. Derrière le langage diplomatique, la communauté internationale semble accepter une mise sous tutelle implicite de Gaza, tandis que la voix palestinienne reste marginalisée.
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Le plan Trump à Gaza, validé par l’ONU, illustre une tendance inquiétante : la « paix imposée » par les puissances extérieures, au détriment de la souveraineté palestinienne. Si la reconstruction matérielle est possible, la reconstruction politique reste incertaine. La question essentielle demeure : cette initiative stabilisera-t-elle réellement Gaza ou deviendra-t-elle un nouvel outil d’influence américaine dans la région, avec des conséquences à long terme pour la population locale ?






























