P. Diddy jugé pour trafic sexuel : son avocat accuse les victimes de "course à l'argent"
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- il y a 18 heures
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Dernière mise à jour : il y a 8 heures

Alors que le procès explosif de P. Diddy pour trafic sexuel touche à sa fin, son avocat a choisi une ligne de défense risquée mais percutante : accuser les plaignantes de n’être motivées que par l’appât du gain, et non par la quête de justice.
Marc Agnifilo, défenseur du magnat du hip-hop, a livré une plaidoirie choc vendredi 27 juin : pour lui, les relations entre Sean Combs (alias P. Diddy) et ses accusatrices, notamment Cassie, étaient pleinement consenties. "Ce n’est pas un procès pour des crimes, c’est une affaire d’argent", a-t-il martelé devant le jury.

Cassie, figure centrale de l’affaire
Tout commence en 2023 : Cassie (Casandra Ventura), ancienne compagne de P. Diddy pendant dix ans, dépose une plainte au civil pour violences sexuelles. Moins de 24 heures plus tard, l’affaire est réglée à l’amiable. Mais l’impact est immédiat : ce premier témoignage libère la parole. D’autres plaintes s’accumulent, jusqu’à l’ouverture du procès pénal pour trafic sexuel.
Cassie n’est pas seule à la barre. Une autre femme, désignée sous le pseudonyme de "Jane", accuse également le producteur. Toutes deux racontent avoir été forcées de participer à des "freak-offs" – des orgies mises en scène, parfois filmées, où Diddy se masturbait en les regardant.


Des récits glaçants de soumission
La procureure Christy Slavik n’a pas mâché ses mots : "Il ne s’agissait absolument pas de choix libres", a-t-elle insisté lors de sa plaidoirie. Elle évoque des femmes "droguées, huilées, épuisées et douloureuses", sous emprise mentale et financière. Le producteur aurait même payé le loyer de Jane, la rendant dépendante.
D’après l’accusation, Diddy exerçait un contrôle total sur ses partenaires : "Il n’acceptait pas le 'non' comme une réponse possible."
Face à ces accusations, la défense contre-attaque. Pour Agnifilo, Cassie est tout sauf une victime naïve : il évoque sa fortune personnelle estimée à 30 millions de dollars, sa beauté, son intelligence. "Elle aimait le sexe, elle était libre de partir, elle a choisi de rester", affirme-t-il. Selon lui, c’était même une "grande histoire d’amour moderne".
Il cite un SMS de Cassie datant de 2009, dans lequel elle écrit être "toujours prête" pour un freak-off. Elle reconnaît l’avoir envoyé, tout en expliquant qu’elle était alors sous emprise psychologique.
Diddy garde le silence, le jury tranchera
Âgé de 55 ans, P. Diddy a plaidé non coupable et a choisi de ne pas témoigner. Une stratégie classique dans le système judiciaire américain, où il suffit de semer le doute raisonnable pour obtenir un acquittement.
Ce lundi 30 juin, la procureure Maurene Comey prendra une dernière fois la parole. Ensuite, le sort de l’icône du rapsera entre les mains des jurés.