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« Nous n'avons pas cherché cette confrontation » : l’OTAN face à la menace russe

Mark Rutte
Mark Rutte

Dans un discours aux accents virulents, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a affirmé que l’Alliance n’avait pas souhaité de confrontation, mais que celle-ci avait été forcée depuis certaines capitales qu’il a nommées explicitement : Moscou, Pékin, Pyongyang et Téhéran. Selon lui, ces États viseraient à miner les positions occidentales en suscitant des crises, en testant les capacités de l’OTAN et en créant des récits pour manipuler l’opinion.

« Nous ne chercherons jamais à posséder l’arme nucléaire », a aussi déclaré le président iranien Pezeshkian dans une autre allocution, dénonçant l’usage du « mythe de la bombe iranienne » comme prétexte pour justifier des frappes.

Le cœur du discours de Mark Rutte porte sur ce qu’il appelle une stratégie de menaces hybrides et de manipulation informationnelle, visant à éroder la confiance des populations européennes dans leur Alliance, et à pousser certains gouvernements à douter de la volonté ou de la capacité de l’OTAN à réagir.



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Un scénario terrorisant : quand l’OTAN hésiterait

Le professeur Carlo Masala, spécialiste de politique internationale à l’Université de la Bundeswehr à Munich, explore ce type de dynamique dans son essai La guerre d’après (éd. Grasset, 2025). Il y imagine un scénario fictionnel en mars 2028, dans lequel la Russie s’empare de Narva, une ville estonienne frontalière, et fait flotter son drapeau sur l’hôtel de ville. L’OTAN, selon lui, serait paralysée par des hésitations : aucun déclenchement effectif de l’article 5, tandis que les discours de justification pro-russe envahiraient l’espace médiatique.

Cet essai, qualifié de « géopolitique-fiction », vise moins à prophétiser qu’à alerter sur la fragilité potentielle de la dissuasion européenne face à des manœuvres de guerre « graduée » et d’usure



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Que se passerait-il si la Russie attaquait l’OTAN ?

Voici quelques hypothèses ou mécanismes possibles tirés des analyses stratégiques :

  • L’activation de l’article 5 : en théorie, une attaque contre un membre de l’OTAN déclenche la clause de défense mutuelle, mais en pratique, son application pourrait être retardée ou contestée selon l’ampleur et la nature de l’attaque.

  • La guerre de l'information : après une frappe, la Russie pourrait immédiatement lancer une campagne médiatique pour retourner l’opinion publique, en affirmant que l’OTAN « l’attaque » sans provocation légitime ;

  • La peur de l’escalade nucléaire : une attaque directe peut être considérée comme franchissant un seuil majeur, accroissant considérablement le risque d’un conflit plus large, voire nucléaire ;

  • Polarisation interne en Europe : certains pays membres pourraient être tentés de limiter leur engagement si l’opinion publique se montre réticente, affaiblissant la réponse collective ;

  • Confrontation militaire asymétrique : l’OTAN pourrait choisir des réponses ciblées, proportionnées, ou prendre le parti de riposter sur d’autres fronts (sanctions, attaque aérienne non conventionnelle, cyberdéfense), mais tout cela dans un contexte de très forte tension.


à lire aussi :

« Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie » : la ligne prudente du président finlandais


manipulation des esprits ou anticipation réaliste ?

Les propos de Rutte et l’ouvrage de Masala s’inscrivent dans une guerre des récits qui se joue désormais sur plusieurs plans — militaire, politique, médiatique — autour du conflit en Ukraine.

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L’un cherche à préparer les sociétés occidentales à être résilientes, à ne pas céder sous la pression, à affirmer que la dissuasion ne se construit pas uniquement sur des promesses militaires, mais aussi sur la cohésion politique. L’autre met en garde contre un scénario de paralysie, dans lequel la Russie investit dans l’usure psychologique et la fragmentation des alliances plutôt que dans l’affrontement frontal.

En fin de compte, ce que dévoile ce type de discours, c’est le pouvoir de l’anticipation dans les relations internationales : chaque adversaire cherche à imposer sa version du futur — et à préparer le terrain pour le légitimer.

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