DISPARITION – Claudia Cardinale, icône du cinéma italien et international, s’éteint à 87 ans
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication

- 23 sept.
- 2 min de lecture

Elle fut l’actrice fétiche de Visconti et Fellini, partenaire des plus grands du XXe siècle – de Burt Lancaster à Alain Delon, en passant par Henry Fonda, Jean-Paul Belmondo ou Marcello Mastroianni. Claudia Cardinale est décédée en région parisienne, à l’âge de 87 ans.
Difficile d’oublier les mots de Jason Robards, alias Cheyenne, dans Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone, s’adressant à la sublime Cardinale :« Tu ne te rends pas compte du plaisir qu’un homme peut avoir à regarder une fille comme toi. Rien que la regarder… »
Et le monde entier a été heureux de la regarder. Ses yeux noirs, parmi les plus sensuels de l’histoire du cinéma, ont marqué des générations de spectateurs. En 1968, dans le chef-d’œuvre de Leone, elle irradiait en sex-symbol absolu : chignon retenu par un chapeau, robe de dentelle battant au vent, portée par les violons d’Ennio Morricone. Elle incarnait à la fois la sensualité et la civilisation, véritable déesse de l’écran.

Une carrière au sommet
Face à Brigitte Bardot dans Les Pétroleuses (1971), western spaghetti signé Christian-Jaque, elle imposait sa présence, tenant tête à sa rivale blonde. Le film, coproduction franco-italienne, réunissait alors deux mythes d’une époque où le cinéma européen s’exportait partout.
Née Claude Joséphine Rose Cardinale le 15 avril 1938 à Tunis, alors protectorat français, celle qu’on surnommait « la Berbère » devint vite « la fiancée de l’Italie ». Fille d’un ingénieur des chemins de fer, aînée d’une fratrie de quatre, elle grandit en garçon manqué, intrépide, avant que le destin ne la propulse sous les projecteurs.
Son sacre au concours de « La plus belle Italienne de Tunis » en 1957 l’amena à la Mostra de Venise, où les photographes tombèrent immédiatement sous le charme de cette beauté méditerranéenne. Dès lors, son nom fut scandé par les paparazzi : « Claudia ! Claudia ! »
Derrière la légende, les blessures
Mais l’icône portait aussi des cicatrices intimes. En 1957, victime d’un viol, elle donna naissance à son fils Patrick, qu’elle garda longtemps secret afin de protéger une carrière naissante. À l’époque, l’industrie du cinéma ne laissait aucune place aux scandales, et Claudia Cardinale a dû composer avec ce poids dans le silence.
Malgré ces épreuves, elle restera comme l’une des figures les plus marquantes du septième art, incarnation d’un âge d’or du cinéma européen et symbole d’une beauté farouche, à la fois solaire et indomptable.






























