
Une évolution majeur dans le conflit
Revirement dans la stratégie des alliés de Kiev. Joe Biden autorise finalement l'Ukraine à frapper le territoire russe, avec des armes occidentales sous certaines conditions, afin de gagner un avantage stratégique dans la région de Kharkiv. Néanmoins, il s’oppose toujours aux frappes « en profondeur ». Selon l'AFP, un officiel américain a annoncé ce jeudi soir : « Le président a donné pour mission à son équipe de faire en sorte que l'Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de contre-attaquer dans la région de Kharkiv, de manière à riposter lorsque les forces russes les attaquent ou se préparent à les attaquer ».
Les États-Unis conditionnent en revanche l'utilisation des ATACMS, ces missiles de longue portée pouvant atteindre 300 kilomètres.
Empêcher la progression russe
Sur le terrain, l'armée russe dit avoir abattu dans la nuit de mercredi à jeudi deux drones navals ukrainiens en mer Noire, qui « se dirigeaient vers la Crimée ». Par ailleurs, huit missiles tactiques ATACMS ont été détruits par la défense antiaérienne russe au-dessus de la mer d'Azov, près de la Crimée.
Le ministère russe de la Défense a affirmé jeudi avoir neutralisé 13 drones aériens ukrainiens dans la région de Krasnodar (sud) et près de la péninsule Crimée. Jeudi matin, « cinq drones aériens ukrainiens ont été abattus par les systèmes de défense antiaérienne au-dessus de la région de Krasnodar », a indiqué le ministère dans un communiqué.

Par ailleurs, selon l'agence de presse TASS, les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé jeudi, dans un autre communiqué, avoir déjoué des tentatives d'actes terroristes en Crimée. Quatre individus ont été arrêtés pour « une série d'actes de sabotage et de terrorisme » contre des trains et des voies ferrées, en coordination avec le renseignement militaire ukrainien.
La défense ukrainienne a affirmé à l'AFP que, durant la nuit, « deux bateaux de patrouille russes - estimés dans un premier temps être de type KS-701 “Tunets” - ont été touchés ». Selon cette source, « des drones navals ukrainiens Magura V5 ont attaqué des bateaux ennemis dans la zone du village de Tchornomorské », près de la ville de Levpatoria.
Une escalade dangereuse.
De son côté, l'OTAN minimise les déclarations de Vladimir Poutine. Selon le secrétaire général de l'organisation, Jens Stoltenberg, depuis Prague, " Il n’y a rien de nouveau (...) Cela fait partie des efforts du président [russe Vladimir] Poutine pour empêcher les alliés de l’OTAN de soutenir l’Ukraine ". Des consultations sont en cours avec les capitales occidentales pour lever des restrictions qui « lient les mains dans le dos des Ukrainiens », selon les propos du secrétaire général Jens Stoltenberg, une position favorable pour plusieurs pays européens, dont la France et la Pologne.

Le Kremlin maintient ses positions et regrette " un nouveau cycle d'escalade ". Ce vendredi, le ministre de la Défense russe, Andreï Belooussov, a affirmé que ses soldats avaient conquis « 880 kilomètres carrés » depuis le début de l’année en Ukraine et réalisé « des progrès (...) dans toutes les directions tactiques ».
La Russie ne participera pas au cérémonie du 80e anniversaire du débarquement.

La Russie ne participera pas à la cérémonie du 80e anniversaire du débarquement.
Les sanctions contre la Russie, quant à elles, continuent. Le pays, pourtant acteur et vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, ne sera pas invité aux cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, le 6 juin, suite à sa « guerre d'agression » contre l'Ukraine, a annoncé hier l'Élysée.
« Il n'y aura pas de délégation russe. Les conditions ne sont pas réunies compte tenu de la guerre d'agression que mène la Russie contre l'Ukraine et qui s'est encore intensifiée ces dernières semaines », a indiqué la présidence française.