Drame à Nantes : une lycéenne tuée dans une attaque au couteau, un adolescent de 16 ans interpellé

La police qui sécurise un endroit du lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes

Le jeudi 24 avril, un élève de 16 ans a poignardé quatre de ses camarades au sein de l’établissement privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes. L’une des victimes, une lycéenne de 18 ans, est décédée des suites de ses blessures. Trois autres élèves ont été blessés, dont un grièvement. Le suspect a été rapidement maîtrisé par le personnel éducatif, puis interpellé par les forces de l’ordre. Une conférence de presse du procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, est prévue ce vendredi à 18 heures pour faire le point sur l’enquête.

Un acte prémédité aux motivations troubles

Les premières investigations tendent à démontrer que l’acte était prémédité. Avant son passage à l’acte, le suspect aurait envoyé un manifeste par email, dans lequel il dénonce « un écocide généralisé », « le conditionnement social totalitaire » et une « mondialisation qui décompose l’humain ». « La révolte est déjà la plus grande victoire que nous puissions atteindre », y écrit-il.

Selon une source proche, le jeune homme présente un « profil dépressif » et était suivi en milieu scolaire. Il est décrit par ses camarades comme un élève introverti, exprimant un intérêt prononcé pour le nazisme et des figures historiques telles qu’Adolf Hitler. Il aurait notamment glorifié ces idéologies dans certaines discussions ou écrits.

Bien que l’adolescent n’était pas connu des services de police, son profil interroge. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a indiqué jeudi soir qu’il « évaluait encore la situation » pour déterminer une éventuelle reprise du dossier.

Une communauté scolaire sous le choc

L’émotion est vive à Nantes. Ce vendredi, les cours sont suspendus pour les collégiens et lycéens de l’établissement. Les élèves de l’école primaire restent accueillis, tandis qu’une cellule psychologique reste ouverte pour accompagner les élèves, les enseignants et les familles. Un hommage a été organisé à 15h30 devant le groupe scolaire, où plusieurs dizaines de personnes ont déposé des fleurs.

Devant le lycée, les hommages se multiplient, chargés d’émotion.

Les ministres de l’Éducation nationale et de l’Intérieur se sont rendus sur place. La Première ministre Elisabeth Borne a exprimé son inquiétude sur l’état de santé d’un des élèves blessés, indiquant qu’il n’y avait « pas de garantie » quant à son rétablissement complet. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a quant à lui évoqué un « fait de société » plus qu’un simple fait divers, pointant un « ensauvagement » préoccupant.

Une enquête en cours

Le suspect a été transféré jeudi soir dans une unité psychiatrique. Les enquêteurs s’efforcent désormais de mieux cerner sa personnalité, ses antécédents, et les raisons profondes qui l’ont conduit à commettre cet acte d’une extrême violence. Le procureur devrait préciser en fin de journée les circonstances du drame, l’état d’avancement des expertises psychiatriques, ainsi que les suites judiciaires.