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Une tentative de destitution de Macron avortée : LFI essuie un nouveau revers



L'Assemblée nationale a assisté à une nouvelle tentative audacieuse ce mercredi. La France Insoumise (LFI), sous l'impulsion de Jean-Luc Mélenchon, a déposé une motion de destitution contre Emmanuel Macron. Une manœuvre que certains qualifient de "coup politique", d'autres de "farce". Au cœur de cette démarche : une accusation grave à l'encontre du président, celle de ne pas avoir respecté les résultats des législatives. LFI l'accuse de « manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat », espérant ainsi le traduire devant les deux chambres du Parlement réunies pour envisager sa destitution.


Mais dès le début, cette proposition s'annonçait difficile à défendre. Avec un résultat de 54 voix contre 15, la commission des lois de l'Assemblée a rapidement rejeté la motion. La suite s'avère compliquée pour les insoumis, car même si le texte sera débattu dans l'hémicycle d'ici 13 jours, il est peu probable qu'il atteigne l'étape ultime : l'approbation des deux niveaux des parlementaires nécessaires pour activer la procédure de destitution. En réalité, beaucoup voient dans cette tentative plus un acte symbolique qu'une véritable menace.


Mélenchon persiste malgré l'adversité

Jean-Luc Mélenchon, loin d'être abattu, n'a pas tardé à réagir. Sur X (anciennement Twitter), le leader de LFI a déclaré ce qu'il appelle « le coup d'État de Macron ». Pour lui, la bataille est loin d'être terminée, et la majorité s'écrasante contre sa proposition n'est qu'un obstacle de plus dans une lutte qu'il compte bien continuer. Il affiche un optimisme sans faille, affirmant que le dernier mot n'a pas encore été prononcé. Mélenchon a ainsi rappelé que LFI, soutenu par les groupes GDR et Verts, reste fidèle à sa volonté de faire tomber le président.

Pour Mélenchon et ses alliés, la bataille pour « restaurer la démocratie » est devenue un cri de ralliement, galvanisant une base militante de plus en plus critique envers la présidence Macron. Malgré le rejet, ils espèrent que cette motion, bien que symbolique, rappellera à leurs électeurs que la résistance à ce qu'ils perçoivent comme un pouvoir autoritaire n'est pas terminé. Mais au-delà des effets d'annonce, se pose la question : LFI joue-t-elle un coup stratégique à long terme ou se heurte-t-elle à un mur d'indifférence parlementaire ?


Un soutien divisé dans l'hémicycle

La motion de destitution n'a pas manqué de faire réagir dans l'hémicycle, mais les lignes de fracture étaient claires dès le départ. Les insoumis, les communistes de la RDA et les écologistes ont unanimement soutenu la proposition, tout en sachant que leur nombre ne suffirait pas. La droite républicaine, le Rassemblement national, les macronistes ainsi que les socialistes ont, pour leur part, rejeté en bloc cette tentative.

Le député LFI Antoine Léaument a frappé pourtant fort en ouverture des débats, appelant ses collègues à « respecter la voix du peuple » en s'opposant à l'« autoritarisme » du président. Son discours, éloquent, n'a cependant pas suffi à rallier les troupes. « En démocratie, on ne respecte pas les élections seulement quand on est satisfait du résultat », at-il martelé, avant de dénoncer un président qui, selon lui, « n'aime pas la démocratie ». Mais l’opposition était déjà sur ses gardes.


Un coup de communication, vraiment ?

Pour beaucoup, la motion de LFI ressemble plus à un coup de communication qu'à une véritable tentative de destituer Emmanuel Macron. Aurore Bergé, ancienne ministre macroniste, a qualifié la démarche d'« une farce » orchestrée par LFI pour capter l'attention médiatique. D'autres, comme le député RN Philippe Schreck, y ont vu une « posture, voire une imposture ». L'idée que cette proposition puisse aboutir semble en effet utopique pour le nombre d'observateurs, tant les obstacles institutionnels sont nombreux.

L'argumentation de LFI n'a pas convaincu les socialistes non plus. Hervé Saulinac, député PS, a reconnu que Macron avait « malmené nos institutions » mais estime que cela ne constitue pas un motif de destitution. « On ne répond pas à un abus de pouvoir par un autre abus de pouvoir », at-il déclaré.


Un chemin semé d'embûches

Au-delà de l'échec immédiat, c'est l'avenir de LFI et de ses stratégies qui est en jeu. La France Insoumise, qui se présente comme la voix des oubliés de la République, se trouve désormais face à un défi de taille : comment continuer à peser dans le débat public alors que ses initiatives semblent automatiquement bloquées ? Si cette motion de destitution visait à montrer que l'opposition à Emmanuel Macron reste vivace, elle a également révélé les fractures internes.

Le rejet de la proposition de destitution ne signe pas la fin de l'histoire pour LFI, mais il remet en question l'efficacité de leur stratégie parlementaire. Alors que le président continue de gouverner avec une majorité divisée, les insoumis cherchent à tracer leur chemin dans une opposition tout aussi fragmentée.

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