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Saisie des avoirs russes : l'Assemblée nationale adopte une résolution qui divise

Dernière mise à jour : 13 mars



L'Assemblée nationale a voté, mercredi 12 mars, une résolution appelant à la saisie des avoirs russes gelés afin de financer l'aide militaire et la reconstruction de l'Ukraine. Un texte symbolique, mais politiquement explosif, qui suscite de vifs débats jusque dans les rangs du gouvernement.


Un texte controversé sur fond de tensions géopolitiques

Portée par un large spectre de députés, de la majorité présidentielle aux Républicains en passant par les socialistes et écologistes, la résolution exhorte l'Union européenne et ses États membres à confisquer les fonds russes gelés. Une idée qui fait son chemin en Europe mais qui hérisse le gouvernement français, inquiet des répercussions sur la confiance des investisseurs étrangers.

Benjamin Haddad, ministre chargé de l'Europe, mis en garde contre "un précédent économique aux conséquences incertaines", tout en reconnaissant que la mesure constitue "un levier de pression" dans les négociations avec la Russie.



LFI et RN en opposition frontale

Sans surprise, la France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) se sont vigoureusement opposés à cette disposition, dénonçant une violation du droit international et un risque d'escalade.

"Cette résolution porte en elle les germes d'une nouvelle guerre", a alerté la députée insoumise Sophia Chikirou, tandis que Marc de Fleurian (RN) a défié les députés favorables au texte : "Lorsqu'on vote la guerre, il faut être capable d'aller la mener."

À gauche, certains dénoncent une posture hypocrite de leurs adversaires politiques. Le socialiste Thierry Sother a fustigé ceux qui "se proclament défenseurs de l'Ukraine mais reculent dès qu'il faut agir".


Une Europe de la défense en ligne de mire

Au-delà des avoirs russes, la résolution plaide pour un renforcement de l'Europe de la défense et un soutien au processus d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. Des points qui divisent, y comprennent au sein des partis favorables à l'initiative.

François Ruffin (écologiste) a évoqué un texte qui "mêle trop de sujets, suggérant un consensus large". Marine Le Pen, elle, a justifié son opposition par la mention explicite de l'adhésion ukrainienne à l'Union.

Autre sujet sensible : la présence de troupes européennes en Ukraine. Le texte, amendé, encourage "l'étude d'un déploiement de forces de maintien de la paix", une formulation prudente qui n'a pas suffi à apaiser les craintes d'une implication militaire directe.


Un message politique avant tout

Avec 288 voix pour et 54 contre, la résolution a été adoptée malgré les tensions. Le RN s'est abstenu, tandis que LFI et les communistes ont voté contre.

Si ce texte n'a pas de valeur contraignante, il traduit une volonté des parlementaires d'influencer sur la politique du gouvernement et d'intensifier le soutien à l'Ukraine.

Son adoption intervient alors que l'Ukraine vient d'accepter une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours, un signal de plus que la guerre entre Moscou et Kiev reste au cœur des enjeux diplomatiques européens.


Vidéo associée : avoirs russes géles



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