Procès de Sean "Diddy" Combs : première journée de délibérations sans verdict
- James Keou: 🔷 Directeur de Publication
- 1 juil.
- 3 min de lecture

Après sept semaines de témoignages intenses, de plaidoyers passionnés et d’une tension palpable, le jury du procès fédéral de Sean "Diddy" Combs s’est enfin retiré pour délibérer. Accusé de trafic sexuel, racket et transport à des fins de prostitution, l’icône du hip-hop plaide non coupable sur l’ensemble des 12 chefs d’accusation. Pourtant, contrairement à 34 témoins appelés à la barre, Diddy lui-même n’a pas témoigné.
Le juge donne le ton avant les délibérations
Lundi matin, le juge Arun Subramanian a ouvert la huitième semaine du procès en clarifiant les charges retenues :
8 chefs d’accusation de racket,
2 de trafic sexuel,
2 de transport en vue de prostitution.
Le juge a ensuite demandé aux jurés de désigner un contremaître, d'informer le tribunal par écrit une fois leur choix effectué, et de faire de même lorsqu’un verdict serait atteint. Il a libéré les cinq jurés suppléants, tout en leur demandant de rester joignables si besoin. Subramanian a également permis au jury de fixer eux-mêmes leurs horaires de délibération, y compris au-delà de 17h.
Dans un moment de courtoisie rare dans ce type d'affaires, le juge a salué le professionnalisme des deux parties, qualifiant le procès d’« exceptionnellement bien mené ». Il a aussi autorisé Diddy à avoir des livres dans sa cellule pendant cette phase critique.

Tensions dans le jury dès la première heure
Dix minutes après le début des délibérations, le jury a informé le tribunal que le juré numéro cinq avait été choisi comme contremaître. Mais une heure plus tard, une première alerte a été déclenchée : une note transmise par le contremaître signalait qu’un juré semblait incapable de suivre les instructions du juge.
« Nous craignons que ce juré ne parvienne pas à suivre vos consignes, » indiquait la note, transmise vers 12h30.
Le juge Subramanian a alors rappelé à tous leur devoir de respecter les instructions légales et les a encouragés à continuer les délibérations. La défense, représentée par l’avocat Marc Agnifilo, avait proposé une note similaire, affirmant :
« Nous pouvons toujours approfondir la réflexion. Nous ne pouvons pas l’abréger. »
Finalement, le juge a retenu la version proposée par l’accusation.

Le soutien discret – mais symbolique – de la famille Combs
Lundi, la famille de Diddy, dont sa mère Janice et plusieurs de ses enfants, était présente dans la salle d’audience. Après le départ du jury, ils se sont levés ensemble, se sont tenus la main et ont incliné la tête, avant de laisser échapper quelques applaudissements – un geste discret mais révélateur d’un soutien indéfectible.
Cinq heures de délibérations, deux questions, pas de verdict
Les délibérations ont duré environ cinq heures, de 11h30 à 16h50 (heure de l’Est). En fin d’après-midi, deux nouvelles notes ont été transmises au tribunal.
La première portait sur une clarification juridique :
« Est-ce considéré comme une distribution de substance contrôlée si une personne en fait la demande et qu’une autre la lui remet ? »
La deuxième était logistique : le jury a annoncé qu’il cesserait les délibérations à 17h et reprendrait mardi matin, 1er juillet.
Le juge a renvoyé les jurés chez eux et a demandé aux parties de se mettre d’accord d’ici 18h sur la formulation de la réponse à la question juridique. À défaut d’accord, le débat se poursuivra mardi avant la reprise.
Et maintenant ?
Le sort de Sean "Diddy" Combs est désormais entre les mains de ce jury. Avec des charges aussi graves et une pression médiatique intense, chaque minute de délibération est cruciale. La journée de mardi pourrait marquer un tournant historique dans l’industrie du hip-hop.