Nouvelle condamnation pour Boualem Sansal : vers une possible résolution politique ?
- Kiara Elhrach 🔸 Rédactrice 🔸
- 1 juil.
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Dernière mise à jour : 1 juil.

La cour d’appel d’Alger a confirmé ce mardi 1er juillet la peine de cinq ans de prison ferme infligée à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Malgré cette décision judiciaire ferme, une sortie politique négociée pourrait encore intervenir, notamment via une grâce présidentielle attendue à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
Confirmation de la peine en appel
La cour d’appel a validé la condamnation prononcée en première instance, qui sanctionne Boualem Sansal pour des faits qualifiés d’« atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué », « pratiques nuisibles à l’économie nationale » ainsi que pour « détention de publications menaçant la sécurité du pays ». En première instance, le 27 mars, le parquet avait requis dix ans de prison et une amende d’un million de dinars (environ 7 000 euros), des demandes partiellement atténuées par la cour d’appel.

Une grâce présidentielle envisagée
Avec cette confirmation de peine, le dossier passe désormais entre les mains du président algérien Abdelmadjid Tebboune, seul habilité à accorder une grâce. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a souligné l’importance d’un geste humanitaire, notamment en raison de l’état de santé de l’écrivain, atteint d’un cancer, et de son âge (80 ans). Historiquement, les grâces présidentielles algériennes ont bénéficié aux détenus âgés ou malades, ce qui place Boualem Sansal dans une catégorie éligible à une possible libération.
Enjeux diplomatiques majeurs
Depuis l’arrestation de Sansal en novembre 2024, l’affaire a dépassé le cadre strictement judiciaire pour devenir un élément clé de la crise diplomatique entre Paris et Alger, déjà fragilisée par la reconnaissance française d’un plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. La non-libération rapide de l’écrivain pourrait compromettre le retour de l’ambassadeur de France en Algérie, rappelé en avril 2025, ainsi que le déblocage des visas diplomatiques essentiels aux échanges bilatéraux.

Un contexte diplomatique tendu
La situation est aggravée par la récente condamnation d’un journaliste sportif français, Christophe Gleizes, à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme », accentuant les tensions entre les deux pays. Face à ce contexte, une grâce présidentielle pourrait constituer un signal fort d’apaisement et contribuer à rétablir un dialogue diplomatique fragilisé.